L'ESSENTIEL - Ce qu'il faut retenir de l'élection présidentielle américaine

Donald Trump
Donald Trump et Joe Biden s'affrontent mardi lors de l'élection présidentielle américaine. © MANDEL NGAN / AFP
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et , avec AFP , modifié à
Un décompte toujours en cours, un duel très serré et un président sortant qui revendique déjà la victoire : la nuit fut mouvementée de l'autre côté de l'Atlantique où se joue l'une des élections présidentielles les plus incertaines de l'histoire récente du pays. 
L'ESSENTIEL

Qui de Donald Trump ou de Joe Biden va être élu président des États-Unis ? Mercredi à 13 heures, l'incertitude demeure toujours. Et le nom du vainqueur pourrait ne pas être connu avant plusieurs jours tant le duel que le candidat démocrate et le président sortant est serré. Si la plupart des États ont livré leur verdict, certains en sont toujours au décompte, pouvant faire basculer l'élection d'un côté comme de l'autre. Et l'incroyable hypothèse d'un match nul (269 grands électeurs chacun) n'est plus à exclure ! Revivez les moments-clés de cette nuit américaine.

Les informations à retenir

  • La course à la Maison-Blanche est extrêmement serrée et toujours indécise
  • Donald Trump revendique la victoire, tandis que Biden se dit confiant
  • La participation dépassera largement celle de l'élection de 2016
  • La tension est très forte, entre coronavirus et craintes d'affrontements entre les deux camps

Un décompte non définitif, très mince avance pour Biden

Voici, le décompte des voix remportées par chacun des candidats pour l'heure : 238 pour Joe Biden contre 213 pour Donald Trump. Pour que le candidat démocrate s'impose, il doit gagner au moins deux des trois Etats disputés du Nord industriel (Pennsylvanie, Michigan, Wisconsin) remportés sur le fil par Donald Trump il y a quatre ans. Or dans ces Etats, le dépouillement a été stoppé pour la nuit (aux États-Unis) et devrait se poursuivre mercredi, voire sur plusieurs jours, notamment en raison du niveau record du vote par correspondance. L'attente s'annonce donc longue.

>> Retrouvez ici la liste des États remportés par chacun des candidats

Pour rappel, pour être élu, l'un des deux candidats doit obtenir la majorité des 538 grands électeurs mis en jeu, soit une majorité fixée à 270 grands électeurs (on vous explique tout ici). L'élection se joue dans une poignée d'États-clés, ces fameux "swing states". Si Donald Trump et Joe Biden recueillent tous les deux 269 grands électeurs après l'élection, ce qui est toujours possible dans la configuration actuelle, il reviendra à la Chambre des représentants de désigner le nouveau président et au Sénat de choisir le vice-président. On vous explique en détail ce cas de figure extrêmement particulier dans cet article. 

Trump revendique la victoire

Les décomptes restants, Donald Trump ne les a pas attendus pour proclamer sa victoire. Dans un tweet envoyé peu avant 7h (heure française) mercredi matin, Donald Trump a d'abord affirmé que son camp était "loin devant", en accusant également les démocrates de "voler" l'élection. Vers 8h30 heure française, il a pris la parole depuis la Maison-Blanche : "Honnêtement, nous avons gagné l'élection", a déclaré le président sortant lors d'une brève allocution, évoquant une "fraude" et une "honte". Il a assuré qu'il entendait saisir la Cour suprême. "Nous étions prêts à célébrer quelque chose de magnifique", a-t-il encore affirmé.

Des propos qui ne sont pas restés sans réponse de la part du camp démocrate. La cheffe de campagne de Joe Biden a jugé mercredi "scandaleux" et "sans précédent" les propos de Donald Trump, qui a appelé à arrêter le décompte des bulletins en s'arrogeant la victoire. Dans un communiqué, Jen O'Malley Dillon a affirmé que les démocrates étaient prêts à "combattre" en justice si le président républicain saisissait la Cour suprême, comme il l'a annoncé en évoquant une "fraude" mais sans livrer aucun élément concret. Vers 6h45, depuis son État du Delaware, Joe Biden a lui affirmé qu'il était "en bonne voie de gagner cette élection".

 

Vers une participation record 

Près de 100 millions d'électeurs, soucieux d'éviter le risque du Covid-19 dans des files d'attente, ont voté par anticipation ces dernières semaines. A titre de comparaison, 57 millions d'électeurs avaient voté en avance il y a quatre ans. La participation, qui avait atteint les 55,7% en 2016, s'annonce donc très élevée et pourrait être la plus importante depuis plusieurs décennies. Selon les dernières estimations, elle pourrait s'élever à 67%.

Une mobilisation qui s'explique à la fois par les appels des démocrates à voter le plus tôt possible et à faire barrage à Donald Trump, qu'aux demandes répétées du président américain à destination de ses partisans. Le camp Trump affirme, sans preuves à l'appui, que le vote par correspondance est davantage sujet aux fraudes. Les équipes de campagne de Donald Trump affirmaient que les électeurs républicains allaient se déplacer en nombre pour faire mentir les sondages. Un phénomène de "shy voters" analysé ci-dessous par le politologue Yannick Mireur, mercredi matin, au micro d'Europe 1.

 

PODCAST - (Ré)écoutez Mister President

Le politologue Olivier Duhamel vous raconte l'incroyable histoire des élections présidentielles américaines depuis 1948, de Truman à Obama, de Kennedy à Clinton en passant par les Bush, père et fils… 

>>> Retrouvez les 12 épisodes sur notre site Europe1.fr,  sur Apple PodcastsGoogle PodcastsSoundCloud ou vos plateformes habituelles d’écoute.

La crainte de débordements 

Cette élection se déroule en tout cas dans un contexte inflammable, entre pandémie de coronavirus et tensions extrêmes entre les deux camps. Le pays "est plus divisé qu'il ne l'a été depuis la guerre de Sécession", a jugé l'ancien ministre des Affaires étrangères Hubert Védrine sur Europe 1. Signe tangible des angoisses suscitées par le scrutin, les commerces de plusieurs grandes villes, dont Washington, Los Angeles ou New York, se sont barricadés en prévision de possibles violences post-électorales. Une clôture métallique a également été installée autour de la Maison-Blanche pour prévenir d'éventuels troubles électoraux... qui ne se sont pas produits en cette nuit d'élection. Pas encore ?