Effondrement du pont de Gênes : deux ans après, le père d'une des victimes françaises témoigne

Quatre Français, originaires d'Occitanie, ont péri dans l'effondrement du pont de Gênes qui, au total, a fait 43 morts, le 14 août 2018.
Quatre Français, originaires d'Occitanie, ont péri dans l'effondrement du pont de Gênes qui, au total, a fait 43 morts, le 14 août 2018. © VINCENZO PINTO / AFP
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Jihane Bergaoui, édité par Pauline Rouquette
L'Italie commémore vendredi le deuxième anniversaire de l'effondrement du pont Morandi, survenu le 14 août 2018 à Gênes. La catastrophe avait endeuillé l'Italie, faisant 43 morts. Le père d'une des quatre victimes françaises de ce drame témoigne au micro d'Europe 1. Celui-ci dit avoir réappris à vivre, et n'attend rien du procès.
TÉMOIGNAGE

Il y a deux ans jour pour jour, 43 personnes trouvaient la mort dans l'effondrement du pont Morandi, à Gênes. Alors que l'Italie commémore vendredi le deuxième anniversaire de ce drame, le père d'une des victime témoigne au micro d'Europe 1. Deux ans après la mort de sa fille, celui-ci a réappris à vivre, et dit ne rien attendre du procès.

"Continuer ce que je pense que ma fille aurait aimé que je fasse"

"À un moment donné, il n'y a pas besoin de ces moments-là pour y penser", exprime le père d'une des victimes de l'effondrement du pont Morandi, évoquant les commémorations organisée vendredi en souvenir des victimes ayant péri dans l'accident. "On ne peut pas dire que la vie s'arrête parce qu'une personne meure, la vie continue toujours", poursuit-il, optimiste et résolument convaincu de devoir faire de sa propre vie ce que sa fille aurait aimé qu'elle soit. "J'ai repris une activité que j'avais arrêtée suite à un cancer. Cela me permet de continuer ce que je pense que ma fille aurait aimé que je fasse", dit-il, qualifiant cet élan de projection, de "résilience par rapport à ce décès".

Quatre Français, dont sa fille, ont péri dans l'effondrement. Les quatre corps ont été retrouvés dans la même voiture dans les décombres de la catastrophe.

"Je ne demande pas forcément des têtes, ça ne m'intéresse pas"

Selon un article paru début juillet dans le quotidien italien Il Sole 24 Ore, une référence en ­matière économique, l'enquête sur la catastrophe du pont de Gênes devrait se clôturer d'ici à la fin de l'année, ouvrant la voie à un procès en 2021. Quelque 74 personnes sont visées par l'enquête. Parmi elles, la société Autostrade per l'Italia (Aspi), gestionnaire du viaduc et propriété du groupe autoroutier Atlantia lui-même appartenant à la famille Benetton, qui aurait négligé l'entretien et la sécurité du pont. De ce procès, "je n'attends pas grand chose", affirme le père endeuillé interrogé par Europe 1. "Je ne demande pas forcément des têtes, ça ne m'intéresse pas", poursuit-il, affirmant être davantage intéressé par le fait que jamais plus un tel accident ne se produise en Italie. "Les accidents, c'est toujours à presque rien, c'est à quelques secondes...", achève-t-il. "Ce jour là, c'est tombé sur ma fille, et les quatre personnes de cette voiture".