ÉDITO - Xi Jinping en France : pour Jean-Michel Aphatie, "les Chinois ne sont pas que nos amis"

Jean-Michel Aphatie sur Europe 1
Jean-Michel Aphatie a rappelé sur Europe 1, lundi, la présence en France d'"agents d'influence pour la Chine". © Europe 1
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Jean-Michel Aphatie
La réception fastueuse de Xi Jinping à l'Élysée, lundi soir, est l'occasion pour notre éditorialiste Jean-Michel Aphatie d'insister sur les réseaux d'influence grandissants de la Chine en France.

Le président chinois est en visite officielle en France. Après Nice, dimanche, Xi Jinping va assister à un dîner d'État lundi soir à Paris, avant une rencontre avec Emmanuel Macron, Angela Merkel et Jean-Claude Juncker, mardi. Si cette visite constitue un événement pour la France, il ne faut pas oublier de se méfier de l'influence grandissante de la Chine dans notre pays, rappelle notre éditorialiste Jean-Michel Aphatie.

"C'est une visite hors normes car la Chine est pratiquement la première puissance politique et économique au monde actuellement. Si elle n'a pas encore dépassé les États-Unis, dans 10, 20 ou 30 ans, ce sera sans doute l'immense puissance mondiale.

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Quand on reçoit Xi Jinping, c'est un événement. Cela se matérialise avec un tapis rouge long de 40 mètres pour le recevoir, l'un des plus longs selon la diplomatie française. C'est un peu ridicule, mais cela dit quelque chose [de cette visite]. La région Paca a été quasiment bloquée, dimanche, de manière un peu incroyable. Pour le dîner d'État à l'Élysée, lundi soir, on a sorti Alain Delon et Jean-Pierre Raffarin (on ne peut pas faire mieux), ainsi qu'Hélène Rollès, d'Hélène et les garçons, très populaire en Chine. Xi Jinping devrait être content de cet accueil.

Dans le même temps, on commence à avouer que la Chine nous fait peur. Elle investit partout en Europe, elle achète des entreprises, des vignobles français… Quand on est très puissant, il faut faire attention à ce que l'on fait. La Chine commence à mal contrôler sa puissance. Petit à petit, elle lâche les freins. Ça, ça commence à faire peur.

Il y a eu, en France, des agents d'influence pour la Chine. Jean-Pierre Raffarin, ancien Premier ministre, nous a dit que c'étaient des gens pacifiques et gentils. Ce n'est pas vrai. Ils espionnent, ils copient voire spolient, ils peuvent devenir les maîtres du monde et on n'a pas tous forcément envie d'apprendre le chinois en deuxième langue.

Il faut noter que demain, mardi, un événement va se produire à l'occasion de la visite du président chinois : à l'Élysée vont se retrouver avec Emmanuel Macron Angela Merkel, chancelière allemande, venue spécialement de Berlin, et Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne, afin que l'Europe tente de faire face à la puissance chinoise qui monte. Il ne s'agit pas de déclarer la guerre à la Chine, mais il s'agit de se préserver de la Chine. Les Chinois sont nos amis, mais ils ne sont pas forcément que nos amis et il faut en avoir conscience."