EDITO - Procès en destitution de Trump : John Bolton, l'ex-conseiller devenu meilleur ennemi du Président

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Vincent Hervouet , modifié à
Le procès en destitution de Donald Trump pourrait bien durer plus longtemps que prévu. Les sénateurs devaient l'acquitter rapidement, mais les démocrates ont trouvé un témoin qui peut tout changer : John Bolton, ancien conseiller du président américain. La Maison Blanche lui a interdit de publier des informations confidentielles dans un livre à paraître.
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>> Suspense total dans le procès en destitution de Donald Trump. Les sénateurs devaient voter jeudi soir pour ajourner les débats et acquitter rapidement le Président. Mais tout est remis en cause car les démocrates ont trouvé un témoin de première main à auditionner, John Bolton. L’ancien conseiller à la sécurité de Donald Trump écrit dans un livre à paraître que le Président a bien suspendu l’aide militaire à l’Ukraine pour obtenir que Kiev enquête sur son rival Joe Biden…Le procès risque donc de durer et de faire beaucoup plus de dégâts que prévu.

"Le livre s’appelle La pièce où tout s’est déroulé - c’est le bureau ovale, celui du président américain. John Bolton fait comme tous les conseillers qui publient leurs mémoires, à peine sortis de l’ombre du grand homme dont ils se vengent. Peu de gens ont lu le manuscrit, la Maison Blanche ayant bloqué sa publication car il contient des secrets d’Etat.

Selon le New York Times, le pire secret, c’est que Donald Trump a fait chanter son homologue ukrainien. John Bolton aurait dit à ses collaborateurs que la négociation était digne de trafiquants de drogue.

La presse américaine le présente comme le sauveur de la République

Bolton a toujours parlé cash. Quand il était l’ambassadeur de George Bush à l’ONU, il a dit de l'institution que "si on supprimait dix étages, on ne verrait pas la moindre différence". Il a aussi écrit que "pour stopper la bombe iranienne, il faut bombarder l’Iran". Le principal fait d’armes de ce va-t-en guerre, c’est d’ailleurs le retrait américain de l’accord sur le nucléaire iranien.

La presse américaine le surnommait Docteur Folamour, elle le présente maintenant comme le sauveur de la République, le héraut de la vérité. Il doit jubiler : les politiciens de droite adorent être applaudis par les intellectuels de gauche.

Donald Trump prétend que s’il l’avait laissé faire, on serait en pleine sixième guerre mondiale (sic).

La vérité, c’est qu’il ne l’aimait pas : il trouvait sa moustache de morse un peu trop rustique. Eh bien, le plouc se rebiffe et on verra ce soir si la moustache, elle pique !"