Dominique Strauss-Kahn expose ses idées pour sauver la Grèce

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Benjamin Bonneau , modifié à
L'ancien patron du FMI appelle les Européens à accepter une suspension temporaire des paiements d'Athènes.

Dominique Strauss-Kahn est de retour, qu’on se le dise. Dimanche dernier, l’ancien patron du FMI débarquait sur Twitter, et le microcosme politico-médiatique  n’a parlé que de ça. Ce week-end, alors que les regards sont braqués sur le Grec Alexis Tsipras, l’ancien patron du FMI a mis en avant ses propositions pour sortir Athènes de la crise. Sur Twitter, bien sûr.

"Il se servira de Twitter quand il aura des choses à dire sur des sujets macro-économiques. Mais ce n'est en rien un retour dans la vie politique française", expliquait son entourage à Europe 1. Et sur la Grèce, DSK a des choses à dire. L'ancien ministre français des Finances était en effet aux commandes au début de la crise grecque. Samedi, il a appelé les Européens à accepter une suspension temporaire des paiements d'Athènes.

"Apprendre de ses erreurs". Dominique Strauss-Kahn fait cette proposition dans une déclaration de trois pages en anglais et en français, intitulée "Apprendre de ses erreurs" et postée par l'intermédiaire de son compte Twitter. Il suggère que "la Grèce ne reçoive plus aucun financement nouveau de la part de l'Union européenne comme du FMI mais qu'elle bénéficie d'une très large extension de la maturité et même d'une réduction nominale massive de sa dette à l'égard des institutions publiques".

"Cela libérera la Grèce de toutes ses obligations". Sauf que les pays européens se sont toujours opposés à un tel allègement de la dette grecque qu'ils détiennent. "Cela libérera la Grèce de toutes ses obligations envers le secteur officiel (institutions officielles) pour les deux prochaines années", poursuit celui qui avait participé aux premières discussions sur les risques liés à la colossale dette grecque (180% du PIB aujourd'hui) à partir de 2010. "Cela laissera le pays dans une contrainte budgétaire difficile puisqu'il ne pourra pas emprunter sur les marchés, ne recevra plus de ressources de l'UE ou du FMI et devra donc équilibrer son budget tout seul", argumente encore DSK.

"Il n'est pas sûr que cela marche". Si cette idée fonctionne, la Grèce pourrait alors devenir "éligible à des effacements progressifs de sa dette", précise l'ancien directeur du FMI pour qui "seule la dizaine de milliards prévus pour la recapitalisation du système bancaire devraient être versée pour permettre à la banque centrale européenne" de poursuivre son programme d'aide d'urgence. Et DSK de conclure : "il n'est pas sûr que cela marche".

Pour Valls, "ce n'est plus le sujet". Invité du Grand Rendez-Vous Europe 1/ iTélé/ Le Monde, Manuel Valls a estimé qu'il "y a des propositions intéressantes formulées par les uns et par les autres et, notamment par Dominique Strauss-Kahn, mais j'ai l'impression que ce n'est plus le sujet. Nous sommes dans un autre moment. Nous sommes hors délai.