Donald Trump 1280
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M.B. et Géraldine Woessner , modifié à
PRIMAIRES AMÉRICAINES - Le candidat à la primaire américaine républicaine a précisé, mercredi soir, sa vision de la politique étrangère. Qui se démarque de l'interventionnisme de ses prédécesseurs.

"America First !" L'Amérique d'abord, voilà, en deux mots, la vision internationale de Donald Trump. Lors d'un discours prononcé mercredi soir à Washington, le candidat à la primaire américaine des Républicains a présenté les grandes lignes de la politique étrangère qu'il souhaite mettre en place s'il arrive à s'installer à la Maison-Blanche. Et la voie qu'il choisit est clairement celle de l'isolationnisme.

Pas question de jouer le va-t'en guerre. Pour le milliardaire en effet, l'interventionnisme de George W. Bush en Irak, puis la faiblesse de Barack Obama, ont plongé la planète dans le chaos. Pas question, donc, de jouer le va-t'en guerre une fois au pouvoir. "Je mets au défi quiconque d’expliquer la vision stratégique de la politique étrangère Obama/Clinton. Ça a été un complet désastre !", a-t-il lancé celui qui, une fois n'est pas coutume, s'est efforcé de paraître plus posé pendant son discours. Quitte à utiliser un prompteur, ce qu'il se refusait jusqu'ici à faire pour mieux préserver son authenticité. "Je n'hésiterai pas à employer la force s'il n'y a pas d’autre alternative. Toutefois, la guerre et l'agression ne seront pas mon premier instinct. Vous ne pouvez pas avoir de politique étrangère sans diplomatie. J'ai toujours été contre l'intervention en Irak, et j'en suis fier."

Les intérêts américains avant tout. Donald Trump veut en finir avec les efforts d'extension de la démocratie ou les dépenses aveugles pour protéger des alliés qui ne sont pas toujours reconnaissants. "Ma politique placera toujours l'intérêt des Américains et la sécurité de l'Amérique au-dessus de tout", a-t-il déclaré. Sous sa présidence, les États-Unis ne protégeront l'Asie et les pays de l'Otan que si ces-derniers paient. Mais l'isolationnisme selon Trump n'empêche pas de s'affirmer comme une puissance crainte et respectée. "Le monde est plus sûr quand l'Amérique est forte. Et si nous y arrivons, peut-être que ce siècle deviendra le plus sûr et le plus prospère que nous ayons jamais connu", a ajouté le candidat. Donald Trump reste donc bien Donald Trump : lui seul peut sauver le monde.

Faire plier les Russes, les Chinois et Daech. Pour le magnat de l'immobilier, une Amérique forte permettra de faire plier les Russes comme les Chinois, mais aussi de renégocier les traités de libre-échange. Sans compter l'éradication de l'État islamique, que le candidat Républicain veut rapide. Mais, et c'est là sa marque de fabrique, Donald Trump ne précise jamais comment il compte y parvenir. Le milliardaire prône une diplomatie de "deal-maker", pragmatique, pleine de bluff, qui n'a de chance d'aboutir qu'en position de force. Et la bienveillance qu'il promet en disant vouloir porter la paix dans le monde ne concerne que le monde occidental, qui partage ses valeurs. C'est d'ailleurs vers lui qu'est véritablement tourné son programme de politique étrangère.