Donald Trump menace de taxer General Motors s'il ne fabrique pas américain

Lors de la campagne électorale, Donald Trump avait déjà critiqué les accords commerciaux négociés par ses prédécesseurs.
Lors de la campagne électorale, Donald Trump avait déjà critiqué les accords commerciaux négociés par ses prédécesseurs. © AFP
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avec AFP , modifié à
Même si General Motors est le premier groupe automobile américain, il est prévenu : il sera taxé s'il ne fabrique pas aux États-Unis les voitures qu'il vend. 

Donald Trump a menacé mardi d'imposer "une lourde taxe frontalière" au constructeur automobile américain General Motors, s'il ne fabriquait pas aux États-Unis les voitures qu'il y vend. "General Motors livre des voitures Chevy Cruze, fabriquées au Mexique, à ses concessionnaires aux États-Unis sans payer de taxe. Fabriquez aux États-Unis ou payez une lourde taxe frontalière", a tweeté le président élu, qui prendra ses fonctions le 20 janvier.

L'accord de libre-échange mis en cause. Lors de la campagne électorale, Donald Trump avait critiqué les accords commerciaux négociés par ses prédécesseurs, qu'il accusait d'être responsables de la perte de millions d'emplois industriels aux États-Unis. Il avait notamment promis de dénoncer l'Accord de libre-échange nord-américain (Aléna), qui lie les États-Unis, le Canada et le Mexique. C'est lui qui permet à General Motors de fabriquer au Mexique et d'importer aux États-Unis hors taxe. L'Aléna prévoit en effet que, si au moins 65% des pièces d'un véhicule sont d'origine nord-américaine (États-Unis, Canada et Mexique), celui-ci peut être vendu sur le territoire américain sans aucune taxe d'importation.

General Motors se défend. General Motors a démenti pour partie les accusations de Donald Trump, en expliquant que la Chevrolet Cruze vendue aux États-Unis était produite sur le site de Lordstown dans l'Ohio, au nord des États-Unis. "GM construit la Chevrolet Cruze hatchback (un modèle coupé différent de la Chevrolet Cruze, une berline familiale) pour les marchés mondiaux au Mexique, dont un petit nombre d'unités est commercialisé aux États-Unis", a affirmé le groupe, dont la P.D.G., Mary Barra, fait partie du "forum stratégique", un organe consultatif composé d'une vingtaine de grands patrons constitué par Donald Trump pour évaluer sa politique économique.

Un immense groupe américain visé.Le premier groupe automobile américain dispose de plusieurs sites industriels au Mexique dont trois usines d'assemblage. L'une est située à Silao, dans le centre du pays, la deuxième à San Luis Potosi et la troisième à Ramos Arizpe, proche de la frontière texane. C'est cette dernière qui produit la Chevrolet Cruze hatchback, une berline familiale vendue aux alentours de 17.000 dollars (16.400 euros).

En s'en prenant à GM, Donald Trump s'attaque au seul constructeur américain construisant des véhicules hors des frontières nord-américaines et les revendant aux États-Unis. Le géant de Detroit importe depuis cet été une voiture fabriquée en Chine, la Buick Envision, et projette d'en vendre un second modèle en début d'année 2017, la Cadillac CT6 hybride.