Djihadistes arrêtés en Syrie : "Des adeptes de la torture systématique"

© JAWED TANVEER / AFP
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Didier François, édité par Ugo Pascolo
Notre journaliste Didier François, qui a été l'otage des deux djihadistes britanniques arrêtés ce jeudi en Syrie par les forces Kurdes, dévoile leur personnalité.

C'est une arrestation très importante pour les service antiterroristes. Deux djihadistes britanniques ont été capturés jeudi en Syrie par les forces Kurdes. Ils faisaient partie de la cellule d'exécution de Daech, qui a décapité une vingtaine d'otages occidentaux. Didier François, journaliste à Europe 1 a été leur otage pendant dix mois entre 2013 et 2014. Il est revenu sur leur profil dans la matinale d'Europe 1, vendredi.

Adeptes de la violence. "C’était nos gardes les plus violents. Adeptes de la torture systématique avec une forte prédilection pour tout ce qui était technique de noyade ou d’étouffement", se rappelle Didier François. "C’était des gardes qui frappaient très dur. Et comme ils aimaient ça, ça pouvait durer longtemps". 

Surnommés les "Beatles". Les deux hommes faisaient partie d'un groupe de quatre geôliers que leurs victimes avaient surnommé les "Beatles" en raison de leur accent. "Ils étaient clairement Britanniques" explique le journaliste. "A l’époque, on ne connaissait pas leurs noms. Le chef c’était John - connu en tant que "Jihadi John" - l’assassin en noir, cagoulé, qui menace la terre entière avec son couteau avant d’égorger un otage. Il a été tué par un missile dans une frappe de drone à Raqqa en 2015", explique Didier François.

Ringo et George. Ce sont donc ces deux acolytes qui viennent d'être capturés : Ringo et George. Ringo, de son vrai nom Alexanda Kotey, mère grecque chypriote et père ghanéen, c’était un peu le prédicateur du groupe" détaille le journaliste. "Quant à George, qui s'appelle en réalité El Shafee Elsheikh, c'est un véritable psychopathe", relate-t-il.

De bonnes sources d'informations. Pour le journaliste, le plus intéressant dans la capture des deux djihadistes, c'est qu'ils en apprennent beaucoup sur Daech lors des interrogatoires. "Ils donnent beaucoup d'informations sur ce qu'il reste des réseaux logistiques de l'Etat islamique. Et c’est la raison pour laquelle les enquêteurs ont voulu garder secrète la nouvelle de leur arrestation le plus longtemps possible", conclut-il.