Des bandits exfiltrent un des leurs d'un hôpital de Rio, un mort

© Photo d'illustration : CHRISTOPHE SIMON / AFP
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avec AFP , modifié à
Pour récupérer l'un des leurs, hospitalisé sous garde policière, un groupe de trafiquants n'a pas hésité à déclencher une fusillade.

Non, il ne s'agissait pas du tournage d'un film de gangsters. Un "groupe de trafiquants armés" d'une vingtaine de personnes a fait irruption dans un hôpital de Rio de Janeiro pour en exfiltrer un de leurs chefs et déclenché une fusillade qui a fait un mort, dans la nuit de samedi à dimanche, selon la police.

"Fat Familly". "Une enquête a été ouverte pour déterminer les circonstances dans lesquelles un groupe de trafiquants armés est venu récupérer Nicolas Labre Pereira de Jesus, connu sous le surnom de Fat Family, 28 ans, qui était hospitalisé", a annoncé la police civile de Rio dans un communiqué. Il est soupçonné d'être l'un des chefs du narcotrafic de la favela de Santo Amaro (sud de Rio), selon le site G1. Il était hospitalisé depuis lundi sous garde policière.

Un patient tué. L'opération des bandits a provoqué un échange de coups de feu entre eux et un policier militaire qui était de repos et se trouvait à l'hôpital Souza Aguiar, un établissement public situé dans le centre. Dans l'échange de tirs, un patient a été tué et le policier ainsi qu'un infirmier ont été blessés. "C'était déjà arrivé il y a quelques années mais hier ça a été le pire", a témoigné un vigile. "Il n'y a pas de sécurité, seulement une illusion de sécurité. S'ils arrivent à 20, 30, 40, on ne peut rien faire." "On n'a pas les moyens d'assurer une vraie sécurité", a-t-il souligné.

Cinq gardes devant sa chambre. Lors d'une conférence de presse en soirée, un haut gradé de la Police militaire (PM) a expliqué que le suspect "devait être déplacé vendredi, mais ça n'a pas été possible parce qu'il était dans un état grave et qu'il avait besoin d'une opération chirurgicale". "Il y avait cinq policiers affectés à sa surveillance", a précisé Luiz Henrique Marinho Pires, sous-chef d'état-major de la PM de l'Etat de Rio. "Les hôpitaux publics ne sont pas appropriés pour recevoir ce genre de personnes", a-t-il déploré. "Il faut avoir des hôpitaux appropriés. Il faut que des mesures soient prises : il n'est pas normal de mélanger ces gens avec des patients ordinaires."

A moins de deux mois de l'Euro. L'Etat régional de Rio, qui s'est déclaré vendredi en "état de calamité publique", connaît une crise budgétaire aiguë et a dû couper dans les dépenses, y compris policières. Cette situation correspond à un regain de violence, à moins de deux mois des Jeux olympiques. Deux voitures ont également été endommagées. "Les trafiquants ont jeté une grenade dans leur fuite", a expliqué le vigile.