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Dénonciation des accords de 1968 avec l'Algérie : attention au retour de bâton

Alexandre Chauveau
Laurent Nunez préfère miser sur une politique de la main tendue et annonce qu’il se rendra en Algérie prochainement.
Dénonciation des accords de 1968 avec l'Algérie : «facile à dire, mais compliqué à appliquer» AFP / © ALAIN JOCARD / AFP

Après la libération de Boualem Sansal, la dénonciation des accords de 1968 est plus que jamais d’actualité. L’idée est majoritaire à l’Assemblée mais la responsabilité incombe au Premier ministre et au chef de l’Etat, plus favorables eux à une renégociation. Car au-delà de la question migratoire qui figure au cœur de cet accord, l’exécutif doit tenir compte d’autres intérêts : économiques et sécuritaires notamment.

En cas de dénonciation des accords de 1968, Paris sait qu'elle s'exposera à une réplique d'Alger. Celle-ci pourrait être économique, avec des restrictions potentielles sur les hydrocarbures que la France importe à hauteur de cinq milliards d'euros. 

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Sur la sécurité, les relations sont déjà au plus bas

Cinq milliards, c'est aussi le montant des exportations des entreprises françaises en Algérie qui pourraient être elles aussi touchées par des mesures de rétorsion. Sur la sécurité, les relations sont déjà au plus bas. Selon Laurent Nuñez, l'Algérie ne coopère plus depuis des mois en matière d'antiterrorisme et ne reprend plus aucun ressortissant sous OQTF. 

Résultat : 40% des retenus en centres de rétention administrative sont Algériens. Le chiffre est d'ailleurs repris par les partisans du bras de fer avec Alger, qui estiment que la France, septième puissance mondiale, a largement de quoi assumer la dénonciation des accords de 1968. 

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Parmi les leviers à sa disposition, les 250.000 visas délivrés chaque année aux ressortissants algériens, la possibilité de négocier avec l'Europe une augmentation des droits de douane sur les produits algériens, ou encore les 130 millions d'euros annuels donnés par la France à l'Algérie dans le cadre de l'aide publique au développement.