De retour au Liban, Saad Hariri appelle à la "neutralité"

Saad Hariri est rentré au Liban.
Saad Hariri est rentré au Liban. © THOMAS SAMSON / AFP
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Sebastien Krebs et Antoine Garibal avec G.M. , modifié à
Le Premier ministre est rentré au Liban deux semaines après son départ. Il veut "être un Premier ministre pour tous les Libanais, pas une seule part des Libanais".

Saad Hariri fait machine arrière. Le Premier ministre de la République libanaise qui avait annoncé sa démission il y a un peu plus de deux semaines est rentré dans son pays mercredi. Ovationné par des milliers de partisans à son arrivée, il s'est ensuite entretenu avec le président de la République et a mis en suspens sa démission. Il souhaite notamment des consultations sur des dossiers sensibles, dont celui de l'implication du Hezbollah. "J'ai fait un choc positif dans le pays pour savoir que l'on veut être neutre", s'est félicité Saad Hariri au micro d'Europe 1.

Une fermeté affichée. Encore Premier ministre du Liban, Saad Hariri a annoncé mercredi son intention de partir immédiatement en campagne à travers tout le pays avec une nouvelle ligne. Accusé de faiblesse face au Hezbollah, il affiche désormais sa fermeté. "Nous disons aujourd'hui, jour de la fête de l’indépendance, que ce qui nous est le plus cher, c'est notre pays. C'est tout ce qui compte et nous le défendrons. Maintenant, ce sera le Liban d'abord", a-t-il expliqué. A l’issue du bureau politique de son parti, certains ont salué la décision du Premier ministre, accueillie comme "un choc positif". "On était un peu désespéré que le pays soit dirigé par le gouvernement iranien, maintenant, vraiment, on a besoin de nouveaux compromis sinon le pays ne pourra pas aller vers la sécurité", explique une responsable.

Vers de longues négociations. Une longue période de dialogue doit désormais s'ouvrir et le Hezbollah sera au centre du jeu. Pour les militants, le parti doit faire un geste. "S'il est Libanais comme il dit, il doit être avec les Libanais. On ne peut plus supporter", estime une militante. Le parti pro-iranien s'est déjà dit ouvert au dialogue, mais fait également savoir que sa présence au gouvernement n'est pas négociable. Pourtant, pour Saad Hariri, interrogé par Europe 1, "tous les partis politiques doivent être neutres".

"J'ai fait ça pour le Liban". "Dans une région pleine de conflits, c'est le plus grand intérêt du Liban", estime Hariri. "Je veux être un Premier ministre pour tous les Libanais, pas une seule part des Libanais. Je veux que tout le monde sache que je n'ai pas fait ça pour moi. Le président m'a demandé un peu de temps et j'espère que dans ce temps de dialogue on pourra arriver quelque part dans l'intérêt du Liban", a-t-il expliqué.