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Pierjean Poirot , modifié à
Invitée ce lundi de Thomas Sotto, Agnès Levallois, spécialiste du Moyen-Orient, a évoqué les difficultés à former une coalition internationale pour frapper Daesh en Syrie. 

Éradiquer Daech. Voilà ce que souhaitent la France et ses alliés après les attentats de Paris. "Il y a une vraie volonté de mettre en place une coalition internationale pour lutter contre Daech", a affirmé ce lundi sur Europe 1 Agnès Levallois, spécialiste du Moyen-Orient. "Tout le monde est aujourd'hui concerné par la menace de Daech", estime l'enseignante à Sciences-Po Paris. Mais comment mettre en place une telle coalition sans coopération avec le régime syrien ?

"Bachar-al-Assad n'a pas fait appel à la coalition internationale mais à son allié russe", rappelle Agnès Levallois. La question de la souveraineté nationale est essentielle dans les négociations. Pour le dirigeant syrien, la solution est la suivante : "Venez me donner un coup de main mais il faut le faire avec moi", résume la spécialiste. Et sur ce point, ça coince pour les Occidentaux.

Meilleure coordination depuis les attentats. Mais depuis le crash au Sinaï et les attaques à Paris, un rapprochement s'est opéré entre Russes et Français pour bombarder Daech. Cette coordination est également nécessaire pour "éviter un accident dans le ciel syrien", note Agnès Levallois. "Poutine reprend une place de leader au Moyen-Orient (…) notamment parce que les Américains ne veulent plus endosser ce rôle", précise la spécialiste. Mais l'appui des forces américaines reste précieux.

"Sans l'apport des Américains, cette coalition ne pourrait pas fonctionner", assure Agnès Levallois. Attendu à Washington mardi pour s'entretenir avec Barack Obama, François Hollande se rendra jeudi en Russie pour rencontrer Vladimir Poutine. Objectif : mieux se coordonner pour bombarder l'organisation terroriste.

Convaincre le Parlement britannique. Le chef de l'État reçoit également David Cameron à l'Élysée ce lundi. Après avoir déjà essuyé un refus, le Premier ministre britannique doit convaincre son Parlement de s'engager dans cette guerre contre Daech. "Après les attentats de Paris et la menace qui pèse sur la Belgique aujourd'hui, Cameron aura plus de moyens et d'arguments pour tenter de le rallier à cette participation", estime Agnès Levalloix.

Les frappes aériennes françaises contre Daech vont s'intensifier dans les prochains jours, notamment grâce à l'arrivée du porte-avions Charles de Gaulle au large des côtes syriennes. La France, comme les Américains, excluent pour le moment tout intervention militaire au sol.