"Dans 25% de nos centres, on constate une augmentation des demandes d'au moins 20%" explique Philip Modolo. 5:43
  • Copié
Ugo Pascolo, avec AFP , modifié à
Pour faire face à une hausse de la précarité en Europe à cause de la crise économique post-coronavirus, plusieurs associations demandent un effort à l'Union européenne. La situation est urgente, rappelle au micro d'Europe 1 Philip Modolo, le secrétaire général des Restos du Cœur.
INTERVIEW

C'est un véritable appel de détresse. Tandis que le Conseil européen se réunit se jeudi pour discuter d'un plan de relance économique de 750 milliards d'euros et examiner son budget 2021/2027, une trentaine d'associations du Vieux continent, parmi lesquelles les Restos du Cœur, interpellent l'UE. Elles souhaitent que soit renforcé le Fonds européen d'aide aux plus démunis (FEAD). "L'état d'urgence sociale va s'accentuer dans les mois à venir à cause de la crise économique qui s'annonce", rappelle vendredi au micro d'Europe 1 Philip Modolo, secrétaire général des Restos du Cœur.

Au moins 40% de demandes d'aide en plus dans 10% des centres des Restos du Cœur 

"90 millions d'Européens vivent sous le seuil de pauvreté, dont neuf en France", et ces chiffres sont voués à augmenter. "On voit sur le terrain des personnes déjà en situation de précarité avant la crise sanitaire qui ont basculé dans une demande d'aide alimentaire", ce sont des "saisonniers, des travailleurs précaires avec des contrats courts, des étudiants qui n'arrivent plus à trouver un job ou encore des auto-entrepreneurs", pointe Philip Modolo. 

"Dans 25% de nos centres, on constate une augmentation des demandes d'au moins 20%" indique-t-il. Une hausse de l'aide qui atteint même les 40% pour 10% des structures gérées par l'association fondée par Coluche. "C'est colossal, et la situation s'aggrave de semaine en semaine. Ça nous préoccupent beaucoup." 

Les réserves de l'été déjà entamées

D'autant que pour faire face à cette hausse du nombre de bénéficiaires, les Restos du Cœur ont dû puiser dans leurs réserves de nourriture pour l'été. Mettant ainsi en péril leur capacité à pouvoir assumer les distributions "dans les mois qui viennent".