L'Italie est très durement touchée par l'épidémie de coronavirus. 1:00
  • Copié
avec AFP , modifié à
Durement touchée par l'épidémie de coronavirus, l'Italie va placer en quarantaine toute la Lombardie, dont Milan, ainsi que la région de Venise, le nord de l'Emilie-Romagne et l'est du Piémont. Par ailleurs, le pays a recruté 20.000 renforts pour ses hôpitaux sous tension.

L'Italie a dépassé la barre des 200 morts et approche de celle des 6.000 cas de coronavirus. Des chiffres vertigineux, qui ont entraîné samedi de nouvelles décisions pour tenter d'endiguer l'épidémie. Le pays a décidé de recruter 20.000 renforts pour ses hôpitaux et de placer certaines régions en quarantaine. "Dans les prochaines heures", toute la Lombardie, dont la capitale économique du pays Milan, ainsi que la région de Venise, le nord de l'Emilie-Romagne et l'est du Piémont, seront ainsi concernés par des restriction de déplacement, ont annoncé samedi soir plusieurs médias italiens. Cette quarantaine restera en vigueur jusqu'au 3 avril, selon le projet de décret du gouvernement cité par les médias, au nombre desquels l'agence Ansa ainsi que les quotidiens Il Corriere della Sera et La Repubblica.

Des milliers de médecins, infirmiers et aides-soignants supplémentaires

La mesure des recrutements de renfort, prise à l'issue d'un conseil des ministres, devrait permettre de porter de 5.000 à 7.500 le nombre de lits en soins intensifs, soit une hausse de 50%, et de doubler le nombre de places dans les services de pneumologie et maladies infectieuses. 

La région la plus touchée de la péninsule, "la Lombardie (3.420 cas), fait face à une situation tendue dans ses hôpitaux", a reconnu samedi soir le chef de la Protection civile Angelo Borrelli. "Nous nous attendons à ce qu'on nous demande le transfert de patients dans les services de soins intensifs d'autres régions". Les 20.000 embauches devraient se répartir ainsi : 5.000 médecins spécialisés, 10.000 infirmiers et 5.000 aides-soignants. Le décret du gouvernement prévoit la possibilité de recruter des médecins à la retraite.

 

Toutes ces mesures représentent un milliard d'euros à prélever sur les 7,5 milliards débloqués jeudi en urgence par Rome pour lutter contre le virus. La Commission européenne a assuré samedi à Rome que ces dépenses exceptionnelles seraient exclues de l'évaluation du déficit du pays.

L'Italie est le deuxième pays où sont constatés le plus de décès

Le décret prévoit également la possibilité de réquisitionner des hôtels pour loger les personnes en quarantaine, ainsi que des aides et financements d'un montant de 50 millions d'euros pour les entreprises produisant des masques de protection et autres produits utiles pour enrayer l'épidémie. Outre le secteur de la santé, le gouvernement a pris des dispositions pour la justice : jusqu'au 31 mai, les tribunaux pourront limiter l'accès au public et au personnel, et notamment décider d'organiser à huis clos les procès. Le recours aux vidéoconférences sera également encouragé.

Avec 233 morts, l'Italie est à la deuxième place derrière la Chine pour le nombre de décès, et à la troisième place pour le nombre de cas derrière la Chine et la Corée du Sud.