Commission européenne : Ursula von der Leyen au pied du mur parlementaire... et dans le doute

Ursula von der Leyen va tenter de rassembler une majorité d'eurodéputés, mardi. 1:23
  • Copié
Isabelle Ory, à Bruxelles, édité par Thibaud Le Meneec
L'Allemande Ursula von der Leyen, candidate à la présidence de la Commission européenne, doit convaincre au moins la majorité des eurodéputés, mardi. Une gageure.
ANALYSE

C’est le moment de vérité pour celle qui espère succéder à Jean-Claude Juncker à la présidence de la Commission européenne. L’Allemande Ursula von der Leyen est attendue mardi matin dans l'hémicycle de Strasbourg, devant les eurodéputés. Elle débattra avec eux, de 9 heures à midi, et les parlementaires voteront mardi soir sur sa candidature. Le verdict est attendu entre 19h30 et 20 heures, et elle sera élue si elle rassemble la majorité absolue des suffrages, soit 374 voix.

"Impréparation"

Depuis quelques jours, Ursula von der Leyen est en pleine offensive de charme mais les élus ne sont pas conquis. "Nous sommes restés sur notre faim", "affligeant d’impréparation"… Lors des premiers contacts, Ursula Von der Leyen a déçu les parlementaires européens.

"À ce stade, je ne voterai pas pour elle", estime l'eurodéputé de gauche Raphael Glucksmann, qui la trouve par exemple trop vague sur le social ou le libre-échange. "On a considéré comme acquis le vote du Parlement mais c'est un Parlement qui peut exercer son droit, avec des députés qui ne sont pas des soldats ni des godillots de chefs d'État et de gouvernement." Le fait que le vote soit à bulletin secret peut favoriser le non-respect de discipline de parti.

Canfin concède deux écueils

La candidature d'Ursula von der Leyen coince parce que les 27 chefs d'État ont imposé cette fidèle d'Angela Merkel au Parlement. Même les macronistes se sentent obligés de prendre un peu de distance. "Il y a beaucoup de généralités, mais c'est normal : elle parle de sujets qu'elle découvre en partie. Ce n'est pas quelqu'un qui était destiné à ce poste", concède Pascal Canfin, numéro 2 de la liste Renaissance-LREM. "Deuxièmement, elle s'adresse à des groupes politiques qui ont des attentes différentes. Comme elle doit nous convaincre, elle va dire un peu ce que chacun veut entendre."

Vers un vote serré

Pour présider la Commission, l’Allemande de 60 ans doit obtenir la majorité absolue des voix des députés européens. Le vote s’annonce serré : elle est soutenue par le PPE (la droite, 182 voix), mais les Verts et une partie de la gauche voteront contre elle. Il est possible qu’elle ne passe que grâce aux voix de la droite dure anti-européenne.