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Climat : les pays pauvres s'estiment floués et protestent à Bakou

Europe 1 avec AFP / Crédit photo : SEAN GALLUP / GETTY IMAGES EUROPE / Getty Images via AFP - Mis à jour le . 2 min
© SEAN GALLUP / GETTY IMAGES EUROPE / Getty Images via AFP

Les pays les plus vulnérables au changement climatique ont suspendu leur participation aux consultations menées samedi par la présidence azerbaïdjanaise de la conférence de l'ONU à Bakou. Ils protestent contre un projet d'accord jugé largement insuffisant face à leurs attentes en matière d'aide financière. 

Les pays les plus vulnérables au changement climatique ont quitté samedi des consultations avec la présidence azerbaïdjanaise de la conférence de l'ONU à Bakou pour protester contre un projet d'accord bien en-dessous de leur demande d'aide financière. L'origine de la colère est un projet de texte final, non publié officiellement par les organisateurs de la COP29 mais présenté à huis clos aux pays samedi et consulté par l'AFP.

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Dans ce projet, les pays occidentaux (Europe, Etats-Unis, Canada, Australie, Japon, Nouvelle Zélande) s'engageraient à augmenter de 100 à 300 milliards de dollars par an, d'ici 2035, leur engagement de financements pour les pays en développement. Mais c'est moins que les demandes de ces derniers, qui exigent au moins le double. "Nous sommes sortis. Nous estimons que nous n'avons pas été entendus", a déclaré le Samoan Cedric Schuster au nom du groupe des Etats insulaires (Aosis), en compagnie du représentant des 45 pays les plus pauvres de la planète. "J'espère que c'est la tempête avant le calme", a rapidement commenté l'émissaire américain, John Podesta.

Des contributions financières "volontaires"

Le projet d'accord tente de concilier les demandes des pays développés, notamment l'Union européenne, et celles de ceux en développement, qui ont besoin de plus d'argent pour s'adapter à un climat plus destructeur, réchauffé par tout le pétrole et le charbon brûlé depuis plus d'un siècle.

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Les pays occidentaux réclamaient depuis des mois d'élargir la liste onusienne, datant de 1992, des Etats à qui incombe la responsabilité de cette finance climatique, estimant que la Chine, Singapour ou des pays du Golfe s'étaient depuis enrichis. Mais ces pays semblent avoir obtenu ce qu'ils souhaitaient: le texte stipule clairement que leurs contributions financières resteront "volontaires".

Une première proposition vendredi des pays riches d'augmenter leur promesse de soutien financier à 250 milliards d'ici 2035 avait déjà été rejetée par les pays en développement. Les Européens exigeaient d'autres avancées dans le compromis final. L'UE s'oppose à l'Arabie saoudite et ses alliés qui refusent toute revue annuelle des efforts de réduction des gaz à effet de serre.

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"Nous ne laisserons pas les plus vulnérables, en particulier les petits Etats insulaires, se faire escroquer par les quelques nouveaux pays riches des énergies fossiles qui ont malheureusement le soutien à ce stade de la présidence" azerbaïdjanaise, a dénoncé la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, sans nommer de pays.

Austérité occidentale 

"Nous faisons tout pour construire des ponts sur tous les axes et obtenir un succès. Mais cette réussite est incertaine", a déclaré le commissaire européen Wopke Hoekstra. Plus de 350 ONG ont appelé samedi matin les pays en développement à quitter la table des négociations, estimant qu'il valait mieux ne pas avoir d'accord plutôt qu'un mauvais accord. Une stratégie qui contredit le message d'urgence porté par de nombreux pays en développement .

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Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, qui a d'autres priorités en vue pour la COP30 de Belem l'an prochain, a insisté pour "ne pas repousser" à 2025 la tâche de Bakou. "Nous devons donner de l'espoir au monde, montrer que le multilatéralisme fonctionne", dit à l'AFP le ministre irlandais Eamon Ryan. L'Europe veut "assumer ses responsabilités, mais doit faire des promesses qu'elle peut tenir", poursuit Annalena Baerbock. Le projet final fixe notamment l'objectif de lever 1.300 milliards de dollars par an d'ici 2035 pour les pays en développement. Ce total inclurait la contribution de 300 milliards des pays développés et d'autres sources de financement (multilatérale, privée, taxes, autres pays du Sud...).

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