Cessez-le-feu en Syrie : une "victoire" pour Poutine, estime la presse

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Pour la presse de vendredi, le coup de force de Poutine affaiblit les États-Unis, mais aussi tous les autres pays occidentaux. © BRENDAN SMIALOWSKI / AFP
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avec AFP
Pour les éditorialistes, Poutine a remis son pays au centre du jet tout en évacuant les Occidentaux de la course vers la paix en Syrie.

L'annonce jeudi d'un accord de cessez-le-feu global en Syrie entre régime et rebelles, sous l'égide de la Russie et de la Turquie, est une "victoire" pour Vladimir Poutine, estime vendredi la presse.

"Un immense succès". "Vladimir Poutine et Recep Tayip Erdogan s'offrent une paix retentissante. C'est un immense succès diplomatique. Le président russe savoure sa victoire", assure Denis Daumin, de la Nouvelle République du Centre-Ouest. "C'est le grand retour des Russes, avec un Vladimir Poutine qui tient là sa revanche", souligne de son côté Bruno Dive, dans Sud-Ouest. Et de préciser que cet accord qui "est bien sûr une bonne nouvelle, marque un changement essentiel dans le rapport de forces entre grandes puissances au Proche-Orient".

La Russie "au centre du jeu" face… "Là où les négociations sous le patronage de l'ONU et des États-Unis n'aboutissent à rien, Poutine réussit un tour de force : imposer un marché à des adversaires que tout oppose. Il a remis son pays au centre du jeu", résume Jean-Louis Hervois, de la Charente Libre. "Pendant que les occidentaux discutent encore du sexe des anges, Poutine et Erdogan tiennent à faire la démonstration qu'ils font le job", note Jean Levallois, de La Presse de la Manche. Et l'éditorialiste de constater, que "Poutine poursuit sa stratégie de maîtrise de l'espace, c'est à dire d'influence sur de nouvelles régions du monde, en évacuant progressivement les Occidentaux".

… à des Occidentaux "affaiblis". Cet accord "témoigne de l'accélération des bouleversements affectant les équilibres régionaux et internationaux", relève également Xavier Brouet, du Républicain Lorrain. "La Russie a désormais beaucoup d'atouts dans son jeu, alors que les Occidentaux y sont affaiblis. Vladimir Poutine est en position de force", reconnaît dans L'Opinion Jean-Dominique Merchet.