«Ces gens-là mettent la pression à Netanyahou» : l'extrême droite en Israël enraye toute négociation en vue d'une solution à deux États
Alors qu'Emmanuel Macron plaide pour la reconnaissance d'un État de Palestine, potentiellement en juin, Israël semble complètement fermé à cette idée. Dans l'ombre de Benjamin Netanyahou, l'extrême droite israélienne demeure opposée à une solution à deux États et maintient fermement le cap.
Le président français Emmanuel Macron, en déplacement en Asie du Sud Est, a mis en garde Israël ce vendredi, menaçant l'État hébreu de sanctions si la situation humanitaire ne s'améliore pas dans la bande de Gaza.
Il a également appelé à une solution à deux États. Un scénario que le ministre israélien de la Sécurité nationale a balayée d'un revers de la main. Lui et d'autres ministres israéliens d'extrême droite mettent la pression sur Benjamin Netanyahou sur ce sujet.
Pression politique
Le projet de la création de deux États distincts, comme solution du règlement du conflit israélo-palestinien, est l'une des grandes batailles de l'aile la plus radicale du gouvernement de Benyamin Netanyahou. Si l'on ne compte que trois ministres d'extrême droite, ils disposent d'une influence conséquente. "Ces gens-là mettent la pression à Netanyahou en permanence, sur la base du schéma suivant : si tu ne fais pas ce qu'on te demande, on se retire. Si on se tire, le gouvernement chute, et non seulement c'est le centre qui l'emporte, mais toi, disent-ils, Netanyahou, tu passes par la case prison", explique Frédéric Encel, spécialiste de la politique israélienne.
Très influente, la droite radicale a remporté de nombreuses victoires politiques. C'est elle, par exemple, qui pressait le plus pour l'implantation de nouvelles colonies en Cisjordanie. Vingt-deux d'entre elles doivent être créées prochainement. Quant à de véritables négociations, elles ne se feront pas avec le Hamas. Toute la classe politique israélienne est d'accord sur ce point, mais l'extrême droite entend bloquer quoi qu'il en soit le processus.
"Tant que l'extrême droite flanque Netanyahou au pouvoir, il est bien évident qu'il n'y a aucune négociation à attendre non plus avec l'autorité palestinienne, parce que cette extrême droite rejette catégoriquement toute idée de solution à deux États". Selon le chercheur, seule la chute du gouvernement ou les futurs législatives prévues en octobre 2026 pourraient changer la donne avec un renouvellement du paysage politique israélien.