Bruxelles s'alarme d'une étude sur l'antisémitisme dans l'Union européenne, "maladie incurable"

Pour Frans Timmermans, "l'Europe cesse d'être l'Europe" si les autorités ne parviennent pas à assurer un sentiment de sécurité aux juifs.
Pour Frans Timmermans, "l'Europe cesse d'être l'Europe" si les autorités ne parviennent pas à assurer un sentiment de sécurité aux juifs. © JOHN THYS / AFP
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avec AFP
Le Néerlandais Frans Timmermans, numéro deux de la Commission européenne, a mis l'accent lundi sur la nécessité de protéger les juifs d'Europe, qui estiment majoritairement que les États ne font pas assez pour lutter contre l'antisémitisme.

Le numéro deux de la Commission européenne s'est alarmé lundi d'une étude selon laquelle neuf juifs européens sur dix (89%) ont le sentiment que l'antisémitisme a progressé dans leur pays au cours des cinq dernières années, avant d'épingler le premier ministre hongrois Viktor Orban.

Mécontentement des juifs d'Europe. "Le vingtième siècle a connu beaucoup de maladies. La seule qui reste incurable est l'antisémitisme", a déclaré le Néerlandais Frans Timmermans, en présentant cette étude à Bruxelles. "La communauté juive doit se sentir en sécurité et chez elle en Europe. Si nous n'y parvenons pas, l'Europe cesse d'être l'Europe", a lancé le commissaire néerlandais, qui sera chef de file des socialistes aux européennes de mai. 

Selon cette étude de l'Agence des droits fondamentaux (FRA), 85% des juifs interrogés considèrent que l'antisémitisme est le plus important problème social ou politique dans leur pays et 70% pensent que les efforts entrepris par les États membres de l'UE pour le combattre ne sont pas efficaces.

Les réseaux sociaux, terrain privilégié de l'antisémitisme. Cette étude a été réalisée sur internet de mai à juin 2018, auprès de plus de 16.000 juifs âgés de 16 ans ou plus, dans 12 États membres où vit 96% de la population juive de l'UE (Autriche, Belgique, Danemark, France, Allemagne, Hongrie, Italie, Pays-Bas, Pologne, Espagne, Suède et Royaume-Uni). La méthode utilisée ne fournit cependant pas un échantillon aléatoire répondant aux critères statistiques de représentativité nécessaires aux sondages. L'antisémitisme est, selon les juifs interrogés, plus problématique sur internet et les réseaux sociaux (89%), suivi de l'espace public (73%), des médias (71%) et de la politique (70%).