Les snipers sur les toits de Bruxelles. 1:52
  • Copié
Sebastien Krebs avec GM
Familles séparées, maisons inaccessibles, nuit dans un hangar de la mairie : les habitants du sud de Bruxelles ont passé une journée hors du commun mardi.
REPORTAGE

Les habitants de Bruxelles ont vécu une journée par comme les autres mardi. Le déclenchement, mardi après-midi, d'une opération anti-terroriste et la fuite de deux suspects a conduit les autorités à boucler le quartier concerné du sud de la ville pendant plusieurs heures. Sur place, certains habitants étaient désemparés par cet inattendu quadrillage policier, comme a pu le constater l'envoyé spécial d'Europe 1 sur place. 

"Maman, s'il te plaît ne vient pas". Derrière le cordon de police, en-dehors du périmètre, Maria-Hélèna morte d'inquiétude pour sa fille toute seule chez elle dans la zone bloqué par la police, trépigne. "Ma fille m'a téléphoné et m'a dit 'maman s'il te plait ne vient pas, il y a des tirs de la police'", raconte cette mère de famille, précisant que sa fille a eu "très peur". "Ça s'est passé en face de chez nous" poursuit Maria-Hélèna, "c'est pour cela que je suis là, j'attends", nous a-t-elle expliqué.

"Ils nous ont dit de rester là". Quelques mètres plus loin, Abdel était lui aussi enfermé, mais dans sa supérette avec une quinzaine de clients. "Ils nous ont dit de rester. 'Personne ne bouge, personne n'entre, personne ne sort'", rappelle-t-il alors qu'ils entendaient des tirs. "On a vu beaucoup de gendarmes, de policiers et des militaires, en tenue de guerre" détaille-t-il. 

Accueil d'urgence pour la nuit. Pour la nuit et face aux personnes bloquées hors de chez elles, la mairie a du ouvrir un hangar pour accueillir les riverains dont certains étaient encore paniqués : "cette dame là il a fallu la convaincre d'aller au chaud, elle était un peu déboussolée, choquée et c'est sans doute plus prudent qu'elle vienne jusqu'ici", raconte un responsable. Au total, une quarantaine de personnes ont été accueillis. La mairie avait prévue des sandwichs et des lits de camp pour ceux qui n'avaient nulle part où aller.