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Jean-Claude Gerez avec AFP , modifié à
Pour la troisième fois, Luiz Inacio Lula da Silva a été investi président du Brésil ce dimanche. Après une campagne présidentielle haut-en-couleur, il succède au président d'extrême droite Jair Bolsonaro qui a quitté le pays deux jours avant la fin de son mandat.

Luiz Inacio Lula da Silva a été investi dimanche président du Brésil pour la troisième fois, après avoir prêté serment devant le Congrès. Lula succède à 77 ans au président d'extrême droite Jair Bolsonaro qui a quitté le pays deux jours avant la fin de son mandat et que l'icône de la gauche a battu de peu en octobre.

L'icône de la gauche brésilienne a été intronisée lors d'une cérémonie au Congrès où il a prêté serment sur la Constitution, 12 ans après avoir quitté le pouvoir à l'issue de deux mandats (2003-2010). Son retour au Palais du Planalto signe un come-back exceptionnel pour Lula, qui a connu la prison il y a seulement quatre ans après avoir été accusé de corruption.

Une minute de silence a été observée au Congrès en hommage à la légende brésilienne du football, Pelé, décédé jeudi d'un cancer, et au pape émérite Benoît XVI, mort samedi, juste avant l'intronisation de Lula et de son vice-président de droite, Geraldo Alckmin.

Lula s'est ensuite engagé "à reconstruire le pays, avec le peuple brésilien" dans un discours au ton ferme dimanche devant le Congrès, après son intronisation, évoquant le bilan "désastreux" de Jair Bolsonaro. L'icône de la gauche a accusé son prédécesseur d'extrême droite d'avoir "épuisé les ressources de la santé, démantelé l'éducation, la culture, la science et la technologie et détruit la protection de l'environnement".

Bolsonaro, le grand absent de la cérémonie

Au moins 300.000 personnes sont présentes dans la capitale pour assister à cette cérémonie d'investiture orchestrée par Janja, l'épouse de Lula. La journée est placée sous le signe de la fête puisque pas moins de 60 artistes se produisent sur différentes scènes tout au long de la journée.

La tension est pourtant bien présente pour cette cérémonie : plus de 10.000 policiers ont été mobilisés alors que les actes anti-démocratiques et une tentative d'attentat à la bombe perpétrée par des bolsonaristes ces dernières semaines font craindre le pire pour la sécurité du président. 

Jair Bolsonaro, lui, sera absent. Contrairement aux usages républicains, il a refusé de transmettre l'écharpe présidentielle à son successeur, préférant s'envoler vendredi pour les États-Unis afin d'y passer le réveillon. Sollicité pour le remplacer, son vice président, Hamilton Mourão, a estimé que ce n'était pas son rôle. Après un arrêt au Congrès, Lula recevra donc l'écharpe présidentielle des mains de plusieurs représentants de la société civile. Une première dans l'histoire du Brésil, et un symbole pour un président qui aura fort à faire pour relever tous les défis.

Lula, qui n'a complété son gouvernement de 37 ministres que ces derniers jours, il va devoir dès lundi s'attaquer à une "tâche herculéenne", selon son vice-président: l'équipe de transition a dressé un état des lieux très sombre du Brésil après quatre années de bolsonarisme. "Nous avons vraiment beaucoup d'attentes après ces quatre années si difficiles mais le gouvernement Bolsonaro à laissé le pays dans une situation déplorable. Ce sera vraiment très compliqué pour Lula", dit un sympathisant, Manoel Carlos de Carvalho, 45 ans.