Brésil : discours de la dernière chance pour Dilma Rousseff

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avec AFP , modifié à
La présidente brésilienne prononce un dernier discours lundi devant le Sénat avant le vote qui pourrait mener à sa destitution, une première dans l'histoire du pays.

Rarement Dilma Rousseff n'aura autant pesé ses mots. L'actuelle présidente brésilienne, prise dans la tourmente du scandale politico-financier Petrobras qui éclabousse depuis des mois les cadres du gouvernement et de son parti, s'est rendue lundi devant le Sénat pour prononcer un discours qui pourrait bien être son dernier en tant que chef d'Etat. Une demi-heure décisive pour la suite de sa carrière, passée devant les parlementaires brésiliens qu'elle a tenté de convaincre de son innocence dans cette affaire de comptes publics maquillés qui pourrait déboucher sur sa destitution, une première dans l'histoire brésilienne.

Suspendue depuis mai dernier. L'ex-guerillera de 68 ans, accompagnée de son prédécesseur à la tête de l'Etat Lula et du chanteur engagé à gauche Chico Buarque, a assuré n'avoir "commis aucun crime" avant de clamer : "Je suis victime d'un coup d'Etat contre la Constitution". Une déclaration qui vise son ancien vice-président devenu son rival : Michel Temer, leader du parti de centre droit brésilien qui assure l’intérim depuis la suspension de Dilma Rousseff le 12 mai dernier. A cette date, les sénateurs avaient voté au deux tiers en faveur d'une suspension de la figure de proue du parti des Travailleurs.

La fin d'une époque ? La tendance est donc défavorable à Dilma Roussef, qui devrait être fixée sur son sort mardi ou mercredi. Si les deux tiers des sénateurs venaient à voter pour "l'impeachment" , elle deviendrait la première présidente de l'histoire brésilienne à être destituée. Et mettrait un terme à 13 ans domination du Parti des Travailleurs sur la scène politique brésilienne.