Boualem Sansal : «Les conditions de détention sont absolument inhumaines», dénonce Noëlle Lenoir
La situation autour de Boualem Sansal ne s'améliore pas. Presqu'un an après son arrestation, l'écrivain actuellement prison, a vu son état de santé se dégrader. Invitée ce jeudi matin, la présidente du Comité de soutien de Boualem Sansal Noëlle Lenoir dénonce les conditions de détention du Franco-algérien.
Presque un an après son interpellation à Alger, l'écrivain Boualem Sansal est encore derrière les barreaux en Algérie. L'octogénaire a été condamné à cinq ans de prison notamment pour "atteinte à l'unité nationale" ou encore pour la "détention de vidéos et de publications menaçant la sécurité et la stabilité du pays", précise la justice locale.
Malgré la mobilisation de membres du gouvernement, la libération de Boualem Sansal semble bloquée à ce stade. Invitée d'Europe 1 matin ce jeudi, Noëlle Lenoir, présidente du Comité de soutien de Boualem Sansal et ancienne ministre, s'inquiète de l'état de santé de l'écrivain.
"On ne sait pas s'il a été transféré à l'hôpital"
"Les nouvelles que nous avons sont des nouvelles par intermédiations, parce que personne ne peut le voir, il est à l'isolement", indique-t-elle au micro d'Alexandre Le Mer. "En clair, ce sont des informations de seconde main. Donc, on a eu l'information qu'il avait des problèmes de santé. Mais on ne sait pas si c'est une grippe, ou si c'est une maladie plus grave, ou une rechute", confie-t-elle.
"On pense que ça n'est peut-être pas une rechute, puisqu'il aurait demandé son transfert à l'hôpital. et, on ne sait pas, puisque les nouvelles se succèdent, s'il a été transféré à l'hôpital", souligne Noëlle Lenoir néanmoins.
Un détenu isolé
Plus que son état de santé, ce sont les conditions de détention qui alertent l'ancienne ministre : "Il n'a droit à aucune visite, ce qui est quand même du registre selon le droit international, de mauvais traitements". Avant d'ajouter : "Les conditions de détention sont absolument inhumaines. Pour quelqu'un qui est un écrivain, il ne peut pas écrire. On nous dit qu'il a la télévision, mais il n'a pas de téléphone, il n'a absolument aucun contact avec l'extérieur. Et on nous dit également qu'on a conseillé aux autres détenus de ne pas le fréquenter, sans quoi, cela pourrait avoir des conséquences négatives pour eux".
Face à la situation, Noëlle Lenoir appelle une nouvelle fois à la libération de Boualem Sansal. "L'Algérie devrait respecter ses engagements et le libérer", conclut-elle.
