Belgique : premier acte du procès de Mehdi Nemmouche pour l'attentat au Musée juif de Bruxelles

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avec AFP , modifié à
Le procès du Français Mehdi Nemmouche connaît son premier acte, purement administratif, jeudi à Bruxelles pour l'attentat du Musée juif de la ville qui avait fait quatre morts en 2014. 

L'attentat du Musée juif de Bruxelles qui avait fait quatre morts en 2014 fut le premier commis en Europe par un djihadiste de retour de Syrie : le procès de son auteur présumé, Mehdi Nemmouche, connaît son premier acte jeudi dans la capitale belge.

Une liste de témoins à dresser. Une audience décrite comme "purement administrative" par les magistrats est convoquée à 9 heures à la cour d'assises de Bruxelles, dans un palais de justice placé sous haute sécurité. Il s'agit de dresser une liste précise des 150 à 200 témoins appelés à la barre à partir de la mi-janvier, dans ce procès qui pourrait durer six semaines. Le djihadiste est jugé avec un complice, Nacer Bendrer. Les deux Français doivent répondre du même chef d'"assassinat terroriste". Les débats devant la Cour doivent débuter le 10 janvier mais l'accusé est déjà apparu lors de cette audience préliminaire. 

Soupçonné de quatre meurtres. Selon l'accusation, Mehdi Nemmouche, délinquant multirécidiviste âgé aujourd'hui de 33 ans, est l'homme qui, le 24 mai 2014, avait ouvert le feu dans le hall d'entrée du Musée juif, tuant un couple de touristes israéliens, une bénévole française et un jeune employé belge du Musée.

À l'époque, il était revenu depuis peu de Syrie où il avait combattu dans les rangs djihadistes. Soupçonné d'y avoir été l'un des geôliers de quatre journalistes français, il a été mis en examen en novembre 2017 dans une enquête à Paris sur cette séquestration et un autre procès se profile pour lui en France.

Également mis en examen en France. Lors de l'instruction en Belgique sur la tuerie de Bruxelles, il a reconnu avoir "joué un rôle" mais nié être le tireur. L'enquête n'a pas permis d'identifier un homme figurant sur les images d'une caméra de surveillance marchant à ses côtés à proximité de la gare du Nord de Bruxelles, à la veille de sa fuite pour la France. Mehdi Nemmouche avait été arrêté le 30 mai 2014 en possession de plusieurs armes à la gare routière de Marseille, où s'est ensuite concentrée une partie de l'enquête.

Un complice présumé qui clame son innocence. Son co-accusé, Nacer Bendrer, 30 ans, un délinquant marseillais sans aucun passé de djihadiste, est soupçonné de lui avoir fourni des armes. Il clame son innocence. Transféré dans une prison belge pour la durée du procès, le Français purge actuellement une peine de cinq ans de prison pour une tentative d'extorsion de fonds dans le milieu du narcobanditisme.

Quant à Nemmouche, longtemps resté silencieux pendant l'enquête sur la tuerie, sa première comparution publique est très attendue par les familles et les organisations juives qui se sont portées parties civiles. Celles-ci font valoir le caractère antisémite "évident" de l'attaque, rappelant que toute la communauté juive au niveau international avait été "choquée" par cette attaque. Le Musée juif de Bruxelles était resté fermé quatre mois après les faits.