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William Molinié, édité par Gauthier Delomez avec AFP
La Chine a-t-elle décidé de provoquer les États-Unis ? Le Pentagone a découvert dans la nuit de jeudi à vendredi un ballon dans le ciel américain qui pourrait être un dirigeable espion chinois. Si des avions de combat se sont rapprochés de l'engin, les militaires américains ont décidé de ne pas l'abattre en raison du peu de danger.

C'est une option qui avait pourtant été envisagée par le Pentagone. Les États-Unis ont songé à détruire un ballon espion chinois présumée dans le ciel américain, repéré dans la nuit de jeudi à vendredi. Des avions de combat ont même décollé pour approcher le dirigeable. Mais les militaires n'ont pas tenté de le neutraliser. En réalité, sa destruction aurait provoqué des risques de débris pour les populations au sol. Aussi, il n'y avait pas de menace civile, ni de péril en matière de renseignement.

En clair, ce ballon ne représente pas un danger existentiel pour Washington, mais plutôt une sorte de provocation venue tout droit de Pékin.

Un matériel peu coûteux

Qu'il s'agisse d'un véritable dirigeable espion ou d'une simple observation météorologique, les Chinois montrent par ce biais leur capacité à copier, voire à dépasser les technologies américaines. Effectivement, ce matériel est bien moins coûteux que les satellites envoyés dans l'espace, et il peut prendre des clichés et ramener des informations de qualité.

Blinken reporte sa visite à Pékin

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a reporté vendredi une visite prévue à Pékin après la détection d'un ballon espion chinois présumé dans l'espace aérien des Etats-Unis, malgré les "regrets" exprimés par les autorités chinoises pour cette intrusion, selon elles "involontaire".

"Nous avons pris note des regrets exprimés par la Chine mais la présence de ce ballon dans notre espace aérien est une violation claire de notre souveraineté ainsi que du droit international et c'est inacceptable", a déclaré à des journalistes un haut responsable américain sous couvert d'anonymat. Interrogé sur les "regrets" chinois, le porte-parole du Pentagone Pat Ryder a répondu: "Le fait est qu'il s'agit d'un ballon espion", en se refusant à donner plus de précisions.

C'est une sorte de pied de nez envoyé à l'Amérique de Joe Biden dans la lutte d'influence que mènent les deux géants. Pour la Chine de Xi Jinping, il s'agit de montrer ce que le pays arrive à faire, et ce pour beaucoup moins cher. Pour le moment, le ballon navigue toujours au-dessus des États-Unis. Le porte-parole du Pentagone a fait savoir qu'il se trouvait au-dessus du trafic aérien commercial et qu'il ne présentait "pas de menace militaire ou physique pour les personnes au sol".