Avant le San Juan, les accidents de sous-marins les plus meurtriers

Kourks, sous-marin russe 1995 crédit : STR / AFP - 1280
Le Kourks a coulé après l'explosion d'une torpille © STR / AFP
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avec AFP
La disparition des 44 marins du submersible argentin n'est pas un cas isolé. De nombreux équipages ont disparu en mer au cours des 30 dernières années.

La phase de "recherches et de secours" du sous-marin argentin San Juan est terminée depuis jeudi soir, a annoncé la Marine après deux semaines de recherches. Le bâtiment disparu au large de la Patagonie transportait 44 membres d'équipage désormais présumés morts alors que leur réserve d'oxygène a dû se vider une semaine plus tôt. Une tragédie qui a eu des précédents ces 30 dernières années.

2003 : 70 morts pendant un exercice en Chine. Le 2 mai 2003, l'agence officielle Chine Nouvelle annonce qu'un sous-marin de classe Ming qui participait à un exercice près des îles de Neichangshan, au large de la province orientale du Shandong, a été victime d'un dysfonctionnement mécanique qui a provoqué la mort des 70 membres d'équipage. Peu de détails ont filtré mais selon des analystes, il s'agirait de l'accident de submersible le plus grave depuis la création de la République populaire de Chine en 1949.

2000 : 118 morts après l'explosion d'une torpille. Le 12 août 2000, le Koursk, fleuron de la flotte russe du Nord, coule lors de manœuvres en mer de Barents (nord-ouest de la Russie) après l'explosion d'une torpille qui entraîne la destruction du stock entier, tuant une grande majorité des 118 marins à bord de ce sous-marin à propulsion nucléaire. 

Alors que la nation vit le drame en direct, le président Vladimir Poutine poursuit ses vacances au bord de la mer Noire. Une opération de sauvetage internationale ne débutera que huit jours plus tard, retardée en grande partie par les réticences de Moscou à accepter l'aide occidentale. Lorsque, le 21, les plongeurs norvégiens parviendront enfin à ouvrir le sas, il est trop tard pour sauver les 23 marins qui avaient survécu à l'explosion.

1989 : 42 morts à cause d'un incendie. Le 7 avril 1989, un court-circuit provoque un incendie à bord du Komsomolets, un submersible d'attaque à propulsion nucléaire et à coque de titane qui navigue alors dans les eaux internationales à 500 km au large de la Norvège. Fierté de la marine soviétique, ce bâtiment ultra-moderne de la classe "Mike" est doté de missiles à ogive nucléaire.

sous-marin russe Komsomolets crédit : STF / ITAR-TASS / AFP

La procédure de remontée d'urgence est déclenchée et l'engin de 110 mètres de long parvient à la surface, permettant à plusieurs dizaines de membres de l'équipage de fuir le sous-marin envahi par le feu, en se jetant dans l'eau glaciale. Quarante-deux marins périront, 27 seront sauvés.

Années 1960, deux submersibles américains disparus. En avril 1963, le USS Thresher a coulé avec 129 personnes à bord au large de Cap Cod (Massachusetts), à 400 km de la côte nord-est des États-Unis. Il s'agissait du premier sous-marin nucléaire américain perdu en mer. En mai 1968, ce sont 99 marins qui ont péri dans un autre submersible nucléaire américain, le Scorpion, qui a disparu dans l'Atlantique au sud-est des Açores, probablement coulé par l'une de ses torpilles.

1968, un sous-marin soviétique renfloué par les Américains six ans plus tard. En mars 1968, dans le Pacifique Nord à environ 2.500 kilomètres d'Hawaï, le sous-marin soviétique K-129 armé de trois missiles nucléaires disparaît avec à son bord 98 membres d'équipage. En 1974, les États-Unis qui ont retrouvé l'épave à 5.000 mètres au fond de l'océan, organisent son renflouage dans le plus grand secret.

Cinquante-deux marins français disparus au large de Toulon. L'année 1968 sera marquée par deux autres disparitions de sous-marins : le Dakar, un bâtiment israélien effectuant son voyage inaugural avec 69 hommes à bord (retrouvé au large de la Crète en 1999) et la Minerve, joyau de la marine nationale française, disparue au large de Toulon (sud de la France) avec 52 marins.