Attentat de Barcelone : "L'Espagne n'a pas été préservée du phénomène djihadiste"

Jeudi en fin d'après-midi, une camionnette a foncé dans la foule sur la Rambla, l'artère la plus fréquentée par les touristes dans la métropole catalane.
Jeudi en fin d'après-midi, une camionnette a foncé dans la foule sur la Rambla, l'artère la plus fréquentée par les touristes dans la métropole catalane. © AFP
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Shanel Petit édité par C.O. , modifié à
La radicalisation djihadiste n'épargne pas l'Espagne. Depuis 2012, plus de 200 djihadistes espagnols se sont rendus en Syrie ou en Irak, explique sur Europe 1 le président du centre d'analyse du terrorisme.

Barcelone a été visée jeudi par un attentat terroriste, faisant 13 morts et une centaine de blessés. Une fourgonnette a foncé dans la foule sur la Rambla, avenue la plus touristique de la ville. Depuis 2004 et l'attentat de la gare d'Atocha à Madrid, qui avait fait 191 morts, l'Espagne avait été relativement épargnée par le terrorisme islamique. Pourtant, le phénomène de radicalisation n'épargne pas le pays, notamment la région de Barcelone. Des départs en Syrie pour le djihad ont été observés dans le pays et pour l'Etat islamique , l'Espagne reste une cible.

"Visée de manière régulière". "L'Espagne n'a pas été préservée du phénomène djihadiste et terroriste depuis les attentats de 2004. Plus de 200 djihadistes espagnols se sont rendus sur le théâtre des opérations syro-irakien depuis 2012. C'est le huitième pays européen en nombre de djihadistes sur zone", explique Jean-Charles Brisard président du centre d'analyse du terrorisme, sur Europe 1.  "C'est vrai qu'en termes de djihadistes présents, on est bien en deçà du contingent français. Néanmoins, l'Espagne est visée de manière très régulière par ses propres ressortissants avec des vidéos, des audios".

40 cellules terroristes démantelées. Selon le spécialiste, on ne peut donc pas réduire l'Espagne à une zone de transit. "40 cellules terroristes ont été démantelées dans le pays depuis 2013 en particulier dans la province de Barcelone", précise Jean-Charles Brisard. "Donc ce n'est pas du tout un pays épargné par cette menace. On ne peut pas le qualifier comme une zone de passage ou de replis."

Barcelone, une ville qui vit pour le tourisme. Barcelone a cette autre particularité d'occuper une place singulière en terme de tourisme, plus encore que Paris et Londres.  On y vient de toute l'Europe, particulièrement pour des week-ends prolongés. Frapper cette ville, c'est donc frapper les esprits bien au delà de l'Espagne. 8,3 millions de visiteurs s'y sont rendus l'année dernière. Pour une ville de cette taille, c'est conséquent. Ce succès est le résultat d'une politique délibérée. "Depuis dix ans, Barcelone aménage sa ville de façon à ce que les touristes y prennent plaisir. C'est une ville facile de circulation, facile d'accès pour les autocars et les hôtels", explique Richard Vainopoulos, patron du réseau d'agences de voyage Tourcom". Et les touristes européens hors Espagne adorent."