Assaut final : "le sort d'Alep est en train de se jouer sous nos yeux"

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A Alep, l'assaut lancé mardi est d'une violence inouïe. © KARAM AL-MASRI / AFP
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Didier François avec A.H. , modifié à
C'est bel et bien l'assaut final qui a été lancé mardi à Alep par les troupes de Bachar al-Assad. Didier François, spécialiste des questions stratégiques à Europe 1, analyse la situation.

L'assaut lancé mardi à Alep est d'une ampleur absolument inégalée. C'est un assaut massif, combiné, avec de l'infanterie, des blindés, de l'artillerie, qui vise simultanément l'ensemble des quartiers rebelles – tout le quart nord-ouest de la ville – afin de saturer leur défense et d'empêcher les différentes poches de résistance de se soutenir. L'intention du régime est clairement de porter le coup de grâce à la rébellion.

La violence de l'assaut. Mené sur quatre fronts, l'assaut ne laisse aucune échappatoire à des rebelles totalement encerclés. L'objectif de cette bataille, c'est bien la capitulation totale des groupes armés et la réduction définitive de ce point de fixation.

La force de cet assaut démontre aussi le soutien absolu des alliés russes et iraniens au régime de Bachar al-Assad. L'aviation russe est très lourdement engagée dans cette bataille. Elle multiplie les bombardements, particulièrement les frappes de nuit, ce qui ne laisse aucun répit aux rebelles, et utilise également des bombes incendiaires au phosphore. 

Qui sont ces rebelles ? Aujourd'hui dans Alep, les rebelles sont pratiquement tous islamistes. Le principal groupe dans la ville, c'est Al-Qaida. Si Alep tombe, les rebelles auront perdu la seconde ville du pays, leur capitale, qu'ils occupent depuis 2012. Il leur restera tout le nord, dans les zones rurales, et l'est du pays. Mais plus aucune ville. C'est donc bien le sort d'Alep qui est en train de se jouer sous nos yeux.