Argentine : exhumation des restes d'un fils de l'ancien président Menem

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La théorie de Zulema Yoma selon laquelle son fils a été assassiné a été alimentée par divers faits suspects. © MARIO GOLDMAN / AFP
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avec aFP , modifié à
Sa mère a toujours cru qu'il avait été victime d'un attentat alors que la justice a attribué sa mort à un accident. 

Les restes d'un fils de l'ancien président argentin Carlos Menem décédé en 1995 dans des circonstances controversées ont été exhumés mercredi près de Buenos Aires à la demande de sa mère.

Sa mère persuadée d'un attentat. Zulema Yoma, ex-épouse de Carlos Menem et mère de ce fils décédé, Carlos Menem Junior, a toujours cru qu'il avait été victime d'un attentat alors que la justice a attribué sa mort à un accident. Carlos Menem Junior, surnommé Carlitos, est décédé à l'âge de 26 ans le 15 mars 1995 lorsque l'hélicoptère qu'il pilotait s'est écrasé au sol près de la localité de Ramallo, à 230 kilomètres au nord de Buenos Aires. Les faits se sont produits peu avant la réélection de Carlos Menem à la présidence.

Comparaison ADN. L'exhumation a eu lieu au cimetière musulman de San Justo, à la périphérie ouest de la capitale, a-t-on appris de source judiciaire. La justice veut notamment déterminer si ces restes sont bien ceux de Carlos Menem Junior. "On va procéder à une comparaison de l'ADN des restes, prélevé sur le crâne et d'autres parties du corps, avec des échantillons (d'ADN) de Zulema Yoma et de Carlos Saul Menem, pour savoir si le corps enterré est celui de Carlitos", a déclaré à la presse l'avocat de Zulema Yoma, Diego Storto.

Des témoins mystérieusement décédés. La théorie de Zulema Yoma selon laquelle son fils a été assassiné a été alimentée par divers faits suspects survenus au cours de l'enquête, notamment les décès dans des circonstances diverses de treize témoins et l'absence d'une expertise de l'épave de l'hélicoptère. Le juge fédéral Carlos Villafuerte Russo, chargé du dossier, avait statué en première instance qu'il s'agissait d'un accident. Zulema Yoma avait fait appel, allant jusqu'à la Cour suprême argentine, qui avait clos le dossier en 2004. Mais elle s'est alors adressée à la Cour interaméricaine des droits de l'homme pour obtenir l'ouverture de nouvelles investigations.