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Aviva Fried (correspondante aux États-Unis) / Crédit photo : MARK SCHIEFELBEIN / AP
Le Congrès américain a mené des auditions de différents présidents d'universités prestigieuses comme Harvard ou le MIT, sur une question épineuse : l'antisémitisme "endémique" sur les campus américains, dans lesquels certains étudiants se livrent à des chasses aux Juifs depuis le 7 octobre. Tollé général après les propos de la présidente de l'Université de Pennsylvanie.

"Les appels au génocide des Juifs ne vont pas nécessairement à l'encontre du règlement de l'Université de Pennsylvanie". Tollé général après ses propos tenus par sa présidente, auditionnée par le Congrès américain après des plaintes d'élèves de confessions juives, victimes d'un climat antisémite grandissant dans les facultés américaines. Et elle n'est pas la seule. La présidente d'Harvard ainsi que celle de la prestigieuse MIT ont été auditionnées cette semaine, sur ce que le Congrès qualifie "d'antisémitisme endémique" sur les campus.

Face aux réactions suscitées par ces propos, Elizabeth Magill, la présidente de l'université de Pennsylvanie a présenté sa démission, seulement quatre jours après son audition désastreuse. Quatre jours pendant lesquels l’indignation et la colère n’ont fait que grandir. Son incapacité à définir les appels aux génocides des Juifs comme du harcèlement a été largement condamnée par les politiciens de tous bords, les anciens élèves et les donateurs. L’un d’entre eux a menacé de suspendre un don prévu de 100 millions de dollars. Liz Magill avait pourtant publié une vidéo sur les réseaux sociaux, pour tenter de limiter la casse.

D'autres présidentes sur la sellette

"J’étais concentrée sur la politique de notre université, qui dit que le simple discours ne peut pas être puni. Je ne me suis pas concentrée, mais j’aurais dû, sur le fait qu’un appel au génocide des Juifs est un appel à l’une des pires violences que les humains peuvent perpétrer", s'est-elle platement justifiée. Peine perdue, Liz Magill a donc dû démissionner, tout comme le président du conseil d’administration.

Car l’atmosphère antisémite qui règne sur le campus est telle que deux étudiants juifs ont décidé d’attaquer l’université de Pennsylvanie, accusée d’être devenue un incubateur de haine envers les Juifs. Et la démission de ses dirigeants est un signal fort, envoyé également aux autres universités. Même si pour l’instant, les présidentes de Harvard et du MIT, sur la sellette, pour les mêmes raisons, restent, elle, à leur poste.