Algérie : Boualem Sansal condamné à cinq ans de prison en appel
L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal a été condamné à cinq ans de prison ferme ce mardi par la cour d'appel d'Alger, notamment pour "atteinte à l'unité nationale".
L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, emprisonné en Algérie depuis plus de sept mois et au cœur d'une grave brouille diplomatique entre Paris et Alger, a été condamné à cinq ans de prison en appel. L’audience en appel s’est tenue à l’initiative conjointe de Boualem Sansal lui-même et du parquet, ce dernier ayant initialement réclamé une peine plus lourde, allant jusqu’à dix ans de réclusion.
L'écrivain souffre d'un cancer
Cette peine avait été prononcée en première instance le 27 mars, principalement pour des propos tenus en octobre 2024 dans un entretien au média français Frontières, où il affirmait que l’Algérie avait hérité sous la colonisation française de territoires appartenant jusque-là au Maroc.
L’écrivain était poursuivi pour plusieurs chefs d’accusation : "atteinte à l’unité nationale", "outrage à corps constitué", "pratiques de nature à nuire à l'économie nationale" et "détention de vidéos et de publications menaçant la sécurité et la stabilité du pays". Son procès avait eu lieu le 24 juin dernier et l'audience avait duré moins de 15 minutes.
Boualem Sansal, 80 ans, souffre actuellement d'un cancer de la prostate. Son avocat devrait formuler, selon la presse algérienne, un pourvoi en cassation dans les prochains jours.
L'espoir d'une grâce présidentielle ?
Autre hypothèse avancée, en tout cas espérée par François Bayrou, celle d'une grâce présidentielle qui pourrait intervenir le 5 juillet, jour de fête de l'Indépendance où le président algérien accorde traditionnellement des grâces aux prisonniers. Cela conduirait alors l'Élysée à remercier le chef d'État, Abdelmadjid Tebboune.
Une façon pour le régime de sortir la tête haute de ce bras de fer diplomatique dans lequel Boualem Sansal fait office de victime collatérale.