Alexeï Navalny : un accord avec les autorités russes pour l'échanger était «dans sa phase finale» avant sa mort

L'équipe d'Alexeï Navalny a affirmé lundi qu'un accord pour échanger l'opposant était "en cours et dans sa phase finale" (Illustration). 1:54
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avec AFP , modifié à
Selon l'équipe d'Alexeï Navalny, un accord avec les autorités russes était "en cours et dans sa phase finale" pour l'échanger, juste avant sa mort en détention. Depuis deux ans, ses proches affirment avoir travaillé afin de le faire sortir de prison sur la base d'un échange d'"espions russes contre des prisonniers politiques" en Russie.

L'équipe d'Alexeï Navalny a affirmé lundi qu'un accord pour échanger l'opposant était "en cours et dans sa phase finale" avec les autorités russes avant sa mort en prison il y a un peu plus d'une semaine.

 

Selon Maria Pevtchikh, une collaboratrice de d'Alexeï Navalny, celui-ci aurait dû être échangé en compagnie de "deux citoyens américains" détenus par Moscou contre un Russe emprisonné en Allemagne. "J'ai reçu la confirmation (du fait) que les négociations étaient en cours et dans leur phase finale", a-t-elle ajouté, assurant que l'opposant "aurait dû être libéré dans les jours à venir".

Un échange d'"espions russes contre des prisonniers politiques"

Selon Maria Pevtchikh, son équipe "travaillait" depuis deux ans à "sortir" Alexeï Navalny de prison "à tout prix", sur la base d'un échange d'"espions russes contre des prisonniers politiques" en Russie. Washington et Berlin étaient au courant, a-t-elle poursuivi, déplorant toutefois qu'ils "n'aient rien fait" malgré des "promesses" initiales.

 

Après plusieurs mois sans avancées, l'accord "avait été remis sur la table en décembre" 2023, a encore dit Maria Pevtchikh dans une vidéo. Selon elle, Vadim Krassikov, condamné à la réclusion à perpétuité pour l'assassinat en 2019 dans un parc de Berlin d'un ancien séparatiste tchétchène, devait être inclus dans cet échange de prisonniers. La justice allemande affirme que ce meurtre avait été directement commandité par les autorités russes, qui ont pour leur part toujours nié toute implication. 

Dans ce qui semble être une réaction sur X (ex-Twitter), le chancelier Olaf Scholz n'a pas évoqué ces propos mais a de nouveau soutenu que "c'est le régime russe qui a tué Alexeï Navalny. C'est ce que je pense". Interrogée par des journalistes, la cheffe de la diplomatie allemande Annalena Baerbock a elle aussi refusé de commenter les déclarations de l'équipe de l'opposant.

"Un adieu public" souhaité par son équipe

La Russie détient actuellement plusieurs Américains dont le journaliste du Wall Street Journal Evan Gershkovich depuis mars 2023 pour "espionnage" - une accusation que l'intéressé, son employeur et sa famille rejettent -, ainsi qu'un ancien marine, Paul Whelan. La journaliste russo-américaine Alsu Kurmasheva est également détenue en Russie.

Les circonstances de la mort d'Alexeï Navalny le 16 février, qui a suscité une vive émotion à travers le monde, restent floues. Selon les services pénitentiaires russes, il a perdu la vie à la suite d'un soudain malaise "après une promenade". Plusieurs pays occidentaux, dont les Etats-Unis et l'Allemagne, ont accusé le président russe Vladimir Poutine d'en avoir été responsable.

 

A l'heure actuelle, l'équipe d'Alexeï Navalny dit encore chercher "une salle pour un adieu public (...) en fin de semaine" à l'ancien opposant numéro un au Kremlin.Toutefois, si ses obsèques devaient être publiques, elles risqueraient de mobiliser en nombre ses partisans et ainsi d'être gênantes pour Vladimir Poutine, qui se prépare à un nouveau sacre à l'issue d'un scrutin présidentiel sans opposition prévu pour se dérouler du 15 au 17 mars.

Après plusieurs jours d'attente, son corps a été remis à sa mère, ont annoncé samedi les proches d'Alexeï Navalny. Vladimir Poutine n'a, quant à lui, toujours pas réagi à la mort de son principal détracteur, qui avait survécu de justesse en 2020 à un empoisonnement dont il accusait déjà le maître du Kremlin, malgré ses dénégations.