Alexandre, Français tué à Londres, victime d'"une injustice inouïe" pour son père

La police a abattu les trois auteurs de l'attentat.
La police a abattu les trois auteurs de l'attentat. © ODD ANDERSEN / AFP
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avec AFP , modifié à
Cela faisait neuf mois que le jeune homme de 27 ans se trouvait dans la capitale britannique où il était pour "améliorer son anglais". Il avait trouvé un emploi de serveur.

Alexandre Pigeard, serveur à Londres, vivait depuis neuf mois au Royaume-Uni pour "améliorer son anglais" : sa mort lors de l'attentat de Londres samedi fait de lui la victime d'une "injustice inouïe", dénonce mardi son père.

Un SMS qui n'arrive pas. "Il a été assassiné lors de l'attentat terroriste de Borough Market. L'un des tueurs l'a mortellement poignardé, alors qu'il était en train de travailler à la terrasse du Boro Bistro, où il était employé", indique Philippe Pigeard dans un communiqué. "J'étais en train de regarder la BBC. J'ai reconnu les premières images du quartier", raconte par téléphone Philippe Pigeard, qui se trouvait mardi à Londres pour récupérer la dépouille de son fils. "D'habitude, il nous envoyait tout de suite un SMS pour dire : 'Papa, ça va'". Mais samedi soir, le texto ne vient pas. "J'ai appelé. Ça sonnait dans le vide. J'ai vite compris qu'il était concerné", se souvient le père, bouleversé. La confirmation du décès intervient "une demi-heure plus tard".

"Cruauté". "Ça faisait neuf mois qu'il était à Londres, pour améliorer son anglais et avoir de l'expérience. Il devait participer à l'ouverture d'un restaurant ensuite à Nantes", a déclaré Philippe Pigeard. Le jeune homme de bientôt 27 ans, "passionné de musique électronique", s'épanouissait également dans la culture londonienne, a-t-il poursuivi. En France, il faisait partie du "club 808", un collectif de DJ basé à Caen. "Fils merveilleux", "grand frère idéal", "jeune homme lumineux", selon son père, sa mort samedi relève d'une "cruauté" et d'une "injustice inouïe", se désespère Philippe Pigeard, qui dit peiner à récupérer sa dépouille du fait de procédures britanniques "très rigoureuses", "très fermées".

Sept morts lors de l'attaque djihadiste. D'après Claude Renoult, le maire de Saint-Malo, la victime avait des attaches familiales dans cette ville de Bretagne, mais n'était pas lui-même malouin. Alexandre Pigeard est l'une des sept personnes tuées samedi soir à Londres lors d'une attaque djihadiste revendiquée par le groupe Etat islamique, qui a également fait une cinquantaine de blessés. Une camionnette blanche a foncé sur le London Bridge, fauchant des piétons. Trois assaillants en sont ensuite sortis et ont poignardé plusieurs personnes dans le quartier central de Borough Market avant d'être abattus par la police.