Alep: des milliers de personnes attendent toujours d'être évacuées

La ville d'Alep a été ravagée par des années de combats meurtriers.
La ville d'Alep a été ravagée par des années de combats meurtriers. © GEORGE OURFALIAN / AFP
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avec agences
Il resterait environ 40.000 civils dans les derniers quartiers rebelles d'Alep. Ils ont passé la nuit dans des bâtiments en ruines, avec des températures négatives.

Des milliers de rebelles et de civils attendaient samedi, dans le froid et dans la faim, la reprise des évacuations des derniers quartiers rebelles d'Alep, a constaté un journaliste de l'AFP au lendemain de la suspension des opérations par le régime de Bachar al-Assad. Un responsable rebelle a indiqué qu'un accord pour la reprise des opérations avait été trouvé mais aucune confirmation n'a été donnée par le régime.

Il resterait environ 40.000 civils dans le réduit rebelle d'Alep et entre 1.500 et 5.000 combattants avec leurs familles, selon l'émissaire de l'ONU pour la Syrie Staffan de Mistura. Les habitants privés d'eau potable et de nourriture, subsistent en mangeant des dattes. Ils ont dormi dans les rues ou dans les immeubles ravagés, à même le sol, devant supporter une température qui avoisinait les -6 degrés.

8.500 personnes évacuées depuis jeudi. S'attendant à un départ imminent, un grand nombre d'entre eux avaient en effet brûlé leurs possessions pour éviter qu'elles ne tombent entre les mains du régime. Mais l'armée syrienne a suspendu vendredi les évacuations en accusant les rebelles de "ne pas respecter les conditions de l'accord". Une source militaire a affirmé que les insurgés avaient "ouvert le feu et voulu sortir des armes moyennes et prendre des otages". Dans la deuxième ville de Syrie, un convoi de plus de 800 personnes évacuées a d'ailleurs été forcé de rebrousser chemin par des miliciens chiites prorégime.

Depuis jeudi, environ 8.500 personnes, dont 3.000 combattants, ont été évacuées vers des territoires sous contrôle rebelle à l'ouest d'Alep, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme. Avançant une autre raison pour la suspension de l'opération, le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane, a indiqué qu'elle était liée au blocage par des rebelles de l'évacuation des blessés des villages chiites prorégime de Foua et Kafraya dans la province voisine d'Idleb.