L'aéroport de Bruxelles après les attentats. 1:51
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G.M. et Xavier Yvon , modifié à
ATTENTATS - Un employé de la plateforme dénonce le laxisme des gestionnaires de l'aéroport de Bruxelles sur la sécurité.

Au lendemain des attentats de Bruxelles, dont le bilan, encore provisoire, fait état d'une trentaine de morts et de plus de 200 blessés, les premières questions sur la sécurité du pays se posent et notamment sur la sécurité de l'aéroport. Certains n'hésitent d'ailleurs pas à pointer du doigt les failles de sécurité de l'aéroport de Bruxelles, où deux kamikazes se sont fait exploser mardi matin. 

Des incidents réguliers. "Une passoire". C'est ainsi que Pierre Goossens, syndicaliste des transports, qualifie l'aéroport de Bruxelles. "Dégoûté" après les attentats, il avait pourtant tenté d'alerter sur la situation de la plateforme aéroportuaire. En janvier dernier, il dénonçait dans un article accablant le dérives et les manquements de l'aéroport. Des trous dans le grillage qui entoure le tarmac réparé au bout de plusieurs mois, aux badges d'accès trop facilement accordés ou qui passent de mains en mains, mais également des fouilles trop légères avant l'embarquement, les incidents étaient réguliers.

"On ferme les yeux". Il y a deux semaines, "un passager est passé outre la fouille et a embarqué dans un avion d'EgyptAir sans avoir été fouillé", explique Pierre Gossens. "La procédure dans ce cas-là, c'est de bloquer tout l'aéroport, et c'est seulement une fois que tout a été fouillé que l'on peut réautoriser le décollage des avions. Ça c'est la procédure, mais elle est tellement coûteuse que l'on ferme les yeux", déplore-t-il. Mardi matin, les terroristes n'ont semblent-ils pas exploité ces failles et ont activé leurs bombes dans le hall de l'aéroport, avant le filtre de sécurité. 

"La sûreté n'était pas assez prise au sérieux". Malgré cela, "c'est certain que la sûreté n'était pas assez prise au sérieux dans cet aéroport", regrette ce syndicaliste des transports. "Apprendre qu'il y autant de morts, autant de blessés, c'est horrible, mais en même temps cela semblait tellement vraisemblable, tellement possible. Quel gâchis", conclut-il. La ministre belge en charge du dossier avait rejeté les accusations de laxisme lors de la publication de la tribune du syndicaliste.