Port, bateau, croisiere, touriste 1:46
  • Copié
Par Henry de Laguérie, édité par Tiffany Fillon
Dans le port de Palma de Majorque, aux Îles Baléares, les bateaux de croisière affluent, en particulier pendant l'été. Mais derrière cette fréquentation en hausse, se cachent des conséquences parfois inconnues des touristes, comme les pollutions maritime et sonore.
REPORTAGE

En Europe, le succès des bateaux de croisière ne se dément pas : plus de sept millions de passagers de croisières en 2018 et 20 milliards d’euros de retombées économiques. Mais en se démocratisant, ces croisières polluent de plus en plus, notamment les ports de la Méditerranée. Palma de Majorque aux Îles Baléares est, par exemple, la deuxième ville la plus exposée à cette pollution en Europe, juste derrière Barcelone. 

"Comme s'ils construisaient un immeuble en face de chez moi"

Europe 1 a rencontré César, qui habite près du port de Palma et qui a la chance d'avoir une terrasse avec vue sur le port. Mais en été, il ne peut pas en profiter à cause des bateaux de croisière : "C’est comme s’ils construisaient un immeuble en face de chez moi : on ne voit plus la mer et les moteurs restent allumés 24 heures sur 24. Le seule chose que l'on voit, c’est un nuage de pollution et du bruit."

Aujourd’hui, quatre navires passent la journée dans le port, avec, au total, huit mille personnes à bord. Pour faire fonctionner les moteurs, les bateaux utilisent du fioul lourd non raffiné, le carburant le plus sale qui existe. La qualité de l’air passe donc en zone rouge tout l’été.

Des touristes pas toujours conscients du problème

Cette situation inquiète les habitants, comme l'explique Guillermo, porte-parole d'une association de quartier : "Les émissions de dioxyde de soufre des bateaux de croisière à Palma représentent dix fois les émissions de toutes les voitures et les camions qui roulent à Palma."

Cet été, 300 bateaux sont attendus dans le port. C'est deux fois plus qu’il y a dix ans. La fréquentation de la ville a considérablement augmenté et les rues du centre-ville sont bondées de touristes. Comme Patrick, qui est parti en croisière pendant une semaine, les touristes ne sont pas toujours conscients des problèmes de pollution du port : "Je comprends très bien la préoccupation des locaux. Mais, qu'est-ce qu'il faut faire ? On reste chez nous ? Quand ils inventeront des bateaux électriques peut être que ce sera mieux."

Même si les bateaux électriques ne sont pas encore envisagés, les compagnies travaillent actuellement sur de nouveaux combustibles moins polluants.