Un profil Facebook fait scandale en Israël

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Europe1.fr (avec agences) , modifié à
Une ex-soldate y a publié des images humiliantes où elle pose à côté de Palestiniens.

La polémique enfle en Israël après la révélation lundi par la télévision publique de photos humiliantes pour des prisonniers palestiniens, publiées par une ancienne soldate sur son profil Facebook.

Les photos montrent la jeune Israélienne souriante au côté de prisonniers palestiniens les yeux bandés et mains liées. La jeune femme, Eden Abergil, a pris les clichés lorsqu’elle avait la garde de ces détenus au cours de son service militaire, obligatoire en Israël.

"La meilleure période de ma vie"

Sous titrées "L'armée, la meilleure période de ma vie", les images sont également accompagnées de commentaires insultants pour les détenus.

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"Tu as l’air très sexy comme ça !", écrit ainsi un ami dans un commentaire sur la photo ci-dessus. Ce à quoi la soldate répond : "Oui je sais lol, quelle journée ça a été, regarde comme il (le Palestinien) complète bien mon image, je me demande s’il est aussi sur Facebook. Il faut que je le tague sur la photo ! LOL."

Les photos ont été depuis retirées de Facebook mais elles continuent de circuler sur internet, des blogueurs les ayant récupérées avant que l"ex-soldate ne bloque sa page. L’affaire a suscité d’autant plus d’émoi qu’elle en rappelle une autre, le scandale des clichés insultants pris à la prison d' Abou Ghraïb, en Irak, sur lesquels on voyait la soldate américaine Lynndie England poser à côté de prisonniers irakiens nus.

L’armée regrette un "comportement honteux"

L'armée israélienne a rapidement dénoncé "le comportement honteux de la soldate", qui a achevé son service militaire, mais pourrait tout de même avoir à répondre de ses actes à sa hiérarchie, a assuré un porte-parole. "Etant donné qu'elle a été démobilisée l'année dernière, tous les détails (de l'affaire) ont été transmis à ses supérieurs", a-t-il précisé. Sans indiquer la nature des actions qui pourraient être prises à l'encontre d'Eden Abergil, il a fait savoir que l'armée était en train de voir si elle pouvait porter l'affaire devant la justice.

Le directeur du Comité israélien contre la torture, Yishaï Menuchim, a stigmatisé de son côté le comportement de la soldate, estimant qu'il "illustre une attitude qui est devenue une norme consistant à traiter les Palestiniens comme des objets et non des êtres humains".

Eden Abergil ne semble pas avoir de remords. Contactée par une célèbre blogueuse israélienne, la jeune femme a simplement répondu : "je ne parle pas aux gauchistes".