Ukraine : le Conseil de sécurité de l'ONU convoqué en urgence

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La rédaction d'Europe 1 , modifié à
L’ESSENTIEL - Kiev a lancé une vaste offensive contre les séparatistes. Pointé du doigt par Washington, Moscou a demandé une réunion de l'ONU.

L'info. Face au regain de tension en Ukraine, le Conseil de sécurité des Nations unies devait de se réunir en urgence dimanche soir, à la demande de la Russie. Cette dernière s'inquiète de la décision du président ukrainien Olexander Tourtchinov de lancer une opération antiterroriste à grande échelle dans l'est de l'Ukraine. Une démonstration de force accompagnée d'un ultimatum : les séparatistes, qui se sont emparés samedi de plusieurs bâtiments officiels dans l'est du pays, ont jusqu'à lundi 9 heures, heure locale, pour rendre les armes.

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Intenses échanges diplomatiques. Les Etats-unis ont également accusé la Russie d'être derrière cette déstabilisation, tandis que cette dernière a dénoncé un "ordre criminel" du président ukrainien : "La responsabilité d'éviter une guerre civile en Ukraine incombe désormais aux Occidentaux", a ajouté le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué, appelant l'Occident à "maîtriser" ses alliés ukrainiens. La Russie a ensuite fait savoir qu'elle alait demander une réunion "urgente" du Conseil de sécurité de l'ONU.

Incertitudes sur les possibles victimes. Le gouvernement ukrainien pro-européen, confronté à des insurrections armées pro-russes, a lancé la riposte, dimanche. Une opération antiterroriste a commencé à Slaviansk, une ville de l’est du pays. C’est ce qu’a précisé sur sa page Facebook Arsen Avakov, ministre de l'Intérieur du gouvernement intérimaire. Le ministre a ensuite fait état de "morts et blessés des deux côtés", un tué et cinq blessés côté loyalistes et "un nombre non déterminé" chez les séparatistes. L'administration régionale a plus tard fait état d'un mort et de neuf blessés, un bilan impossible à vérifier pour l'instant.

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"Cela fait peur". "J'ai passé toute la journée chez moi, je ne suis pas sortie parce que c'est dangereux. Il y a des gens avec des armes tout autour de la ville, des hélicoptères dès le matin. Cela fait peur. On nous a recommandé pour demain de ne pas aller à l'école et que les enfants restent à la maison toute la journée", a témoigné au micro d'Europe 1 Anya, une professeur de français.

"Je sais que les gens qui habitent en centre-ville voient des hommes armés. Ils ont bien sûr peur parce que c'est la première fois qu'il y a autant de gens qui ont l'air dangereux", a-t-elle ajouté.

Même scénario qu’en Crimée. Les actions de séparatistes pro-russes se multiplient depuis samedi dans l'est du pays. Des petits groupes pro-russes ont pris des bâtiments officiels à Slaviansk et Kramatorsk, une semaine après des actions similaires à Donetsk et Louhansk. Les assaillants sont "équipés d'armes russes et des mêmes uniformes que ceux portés par les forces russes qui ont envahi la Crimée", a écrit dans un tweet l'ambassadeur des Etats-Unis à Kiev, Geoffrey Pyatt. Ces attaques font craindre un scénario similaire aux événements survenus en Crimée. 

Paris préconise des sanctions. Paris préconisera "de nouvelles sanctions en cas d'escalade" militaire en Ukraine, a assuré dimanche Jean-Marie Le Guen. Invité du Grand rendez-vous Europe 1/Le Monde/I-Télé, le secrétaire d’Etat aux relations avec le Parlement a précisé qu’il s’exprimait au nom du gouvernement. "

Avertissement de Washington. La Maison blanche avait déjà lancé samedi soir un avertissement aux Russes en dénonçant des attaques "orchestrées et synchronisées". L'ambassadrice américaine à l'ONU a enfoncé le clou dimanche en déclarant : "cela a tous les signes de ce que nous avons vu en Crimée, c'est professionnel, c'est coordonné. Rien de local là-dedans. Dans chacune des six ou sept villes où elles sont actives, ces forces font exactement la même chose. Donc sans aucun doute, cela porte les signes d'une implication de Moscou".

Pourparlers jeudi prochain. Des pourparlers Russie/Ukraine/Etats-Unis/Union européenne sont justement annoncés pour jeudi prochain à Genève, mais la Russie a douché samedi cette lueur d'optimisme en affirmant que rien n'était en fait arrêté, notamment le "format" des discussions.

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