Trois têtes tombent après Fukushima

© REUTERS
  • Copié
avec AFP
Le gouvernement japonais passe un coup de balai dans le secteur nucléaire pour redorer son blason.

Trois hauts responsables du nucléaire vont être renvoyés du ministère de l’Economie, du Commerce et de l’Industrie, qui a en charge le développement et la régulation du nucléaire au Japon. Le directeur général de l’Agence pour l’énergie, le chef de l’Agence de sûreté nucléaire et un vice-ministre vont ainsi quitter leur poste, afin que le public retrouve confiance dans les instances de régulation japonaises.

Depuis la catastrophe nucléaire de Fukushima, les scandales se sont succédés autour du Meti, la partie du ministère consacré au nucléaire, accusé d’entretenir des liens étroits avec le secteur de l’industrie énergétique. Selon le Premier ministre Naoto Kan, très critique envers ce ministère, des postes avantageux étaient offerts par l’industrie nucléaire à de hauts fonctionnaires partant à la retraite.

Manipulation de l’opinion

Plus généralement, l’Agence de sûreté nucléaire est accusée d’avoir fait la promotion du nucléaire, là où son rôle officiel se limitait à le superviser. La presse japonaise a par exemple révélé que l’Agence demandait aux compagnies d’électricité de mobiliser leurs employés pour poser des questions favorables au nucléaire lors de forums publics. Une façon de manipuler l’opinion qui a déclenché l’ire de la population.

Avec ces licenciements, le ministre de l’Economie, du Commerce et de l’Industrie, Banri Kaieda, compte "donner une nouvelle vie" à son ministère. Le Premier ministre envisage même de séparer le Meti du ministère, afin de renforcer son indépendance et son efficacité. Une manière, également, de redorer son blason personnel, alors que sa popularité n’a jamais été aussi basse.