Japon : séisme de magnitude 7,4 dans l'est, l'alerte au tsunami levée

Fukushima
Le Japon reste hanté par cette catastrophe il y a 11 ans qui a forcé plus de 165.000 personnes à évacuer leurs foyers à cause des risques de radiations. © CHARLY TRIBALLEAU / AFP
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avec AFP , modifié à
L'est du Japon a été secoué mercredi soir par un violent séisme de magnitude 7,4, selon l'Agence météorologique japonaise. L'épicentre de la secousse, survenue à 23h36 locales, était situé au large de la côte du département de Fukushima, à 60 km de profondeur, selon l'Agence météorologique japonaise. L'alerte au tsunami a par ailleurs été levée.

Le nord-est du Japon a été secoué mercredi soir par un violent séisme de magnitude 7,4 qui a aussi provoqué un petit tsunami sur une grande partie de la côte est, faisant au moins un mort et des dizaines de blessés. Tôt jeudi matin, les autorités ont levé l'alerte au tsunami et l'électricité, coupée pendant la nuit dans plus de deux millions de foyers, était rétablie. Au moins une personne a péri dans la ville côtière de Soma et des dizaines d'autres ont été blessées par le séisme, a indiqué l'agence japonais Kyodo, les autorités disant avoir reçu de nombreux appels d'urgence.

Un épicentre à 60 km de profondeur sous le Pacifique

Selon l'Agence météorologique japonaise (JMA), l'hypocentre de la secousse survenue à mercredi à 23h36 (14h36 GMT), réévaluée à 7,4 (contre 7,3 initialement), se trouvait à 60 km de profondeur sous l'océan Pacifique au large du département de Fukushima, où une centrale nucléaire avait été ravagée par un tsunami en 2011.

Cette agence avait émis dans la foulée un avertissement pour des vagues d'un mètre de hauteur. Des vagues de 30 cm ont finalement été mesurées à Ishinomaki, dans le département de Miyagi, au nord de celui de Fukushima, selon la JMA, qui avait appelé les habitants à rester à distance du front de mer. "La police et les services de secours ont été submergés d'appels à Fukushima et Miyagi", a déclaré le porte-parole du gouvernement Hirokazu Matsuno lors d'un point presse.

La population invitée à rester vigilante

Les autorités vérifiaient encore l'étendue des dégâts, a-t-il ajouté, invitant la population à rester vigilante au cours des prochains jours en prévision de possibles fortes répliques. De petites répliques ont été enregistrées dans le nord-est dès les premières heures après la secousse initiale, et des consignes d'évacuation vers des refuges ont été diffusées dans certaines localités de la région. "Suivez s'il vous plaît les informations concernant le séisme, restez à l'écart de la côte et prenez des mesures pour vous protéger", a aussi recommandé le Premier ministre japonais Fumio Kishida.

Aucune anomalie n'a été détectée à la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi, sévèrement endommagée par un gigantesque tsunami provoqué par un séisme de magnitude 9, le 11 mars 2011, selon l'Agence japonaise de sûreté nucléaire (NRA). Sur l'autre centrale nucléaire du département, Fukushima Daini, également arrêtée depuis 2011, ainsi que dans la centrale d'Onagawa (département de Miyagi), des pompes pour des piscines de refroidissement du combustible usagé ont brièvement cessé de fonctionner mais elles ont rapidement été remises en état de marche, a précisé ultérieurement la NRA.

Un train à grande vitesse a déraillé

Le tremblement de terre, longuement et fortement ressenti y compris à Tokyo, a initialement privé d'électricité plus de deux millions de foyers dans le Kanto, la grande région englobant la capitale et ses départements voisins, selon l'opérateur Tokyo Electric Power (Tepco), mais le courant a été totalement rétabli dans cette zone quelques heures plus tard. Quelque 157.000 foyers initialement ont également été privés d'électricité dans le nord-est du pays, selon la compagnie Tohoku Electric Power. La compagnie ferroviaire JR East a signalé des perturbations significatives sur son réseau. Un shinkansen, le train à grande vitesse japonais, a notamment déraillé au nord de la ville de Fukushima, d'après JR East, qui n'a pas fait état de blessés dans l'immédiat.

Et dans la ville de Sendai (nord-est), une muraille du château historique d'Aoba s'est écroulée, selon des images de la télévision japonaise. Le Japon, toujours hanté par le 11 mars 2011, avait observé une minute de silence vendredi dernier en mémoire de cette catastrophe majeure. Le désastre avait fait plus de 18.500 morts et disparus - essentiellement à cause du tsunami - et forcé plus de 165.000 personnes du département de Fukushima à évacuer leurs foyers à cause des émissions radioactives de la centrale nucléaire endommagée, où les coeurs de trois réacteurs avaient fondu.

Plus de 30.000 personnes déplacées

Les autorités locales recensent encore aujourd'hui 33.365 personnes déplacées, dont 80% vivent hors du département de Fukushima. Au moment de la catastrophe, 12% de la préfecture de Fukushima avait été déclarée dangereuse à cause des radiations. De vastes travaux de décontamination ont été menés, et aujourd'hui les zones interdites ne représentent plus que 2,4% de la préfecture, mais nombre de localités restent sous-peuplées.

Situé au carrefour de plusieurs grandes plaques tectoniques sur la "ceinture de feu" du Pacifique, le Japon est régulièrement touché par des tremblements de terre et a de strictes normes de construction pour que ses bâtiments soient capables de résister à de fortes secousses.