Thaïlande : à Bangkok, le calme règne en façade

Malgré la loi martiale, l'ambiance est étonnamment détendue dans les rues de Bangkok, où les touristes se prennent en photo avec les soldats.
Malgré la loi martiale, l'ambiance est étonnamment détendue dans les rues de Bangkok, où les touristes se prennent en photo avec les soldats. © Juliette Tissot/Europe 1
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et Juliette Tissot, correspondante d'Europe 1 en Thaïlande
REPORTAGE - Malgré la loi martiale, décrétée mardi par l’armée, la vie suit son cours dans la capitale thaïlandaise.

Dans la capitale thaïlandaise, les habitants sont allés travailler mardi matin et ont fait leurs offrandes au temple, comme d’habitude. Pourtant, l’armée a décrété la loi martiale et déployé des soldats dans Bangkok, laissant craindre un coup d’Etat après des mois de crise et de manifestations contre le gouvernement, qui ont déjà fait 28 morts.

Les touristes prennent la pose. Mais la loi martiale n’a pas empêché les touristes de profiter de l’ambiance. "Si je n’en n’avais pas entendu parler aux infos, je n’en saurais rien", affirme au micro d’Europe 1 un touriste australien. Non loin de lui, une jeep et trois soldats sont pourtant postés, fusil d’assaut en bandoulière. Dans une ambiance étonnamment détendue, certains touristes s’arrêtent pour se prendre en photo avec les soldats, qui jouent le jeu. 

Soldats et touristes à Bangkok

© Juliette Tissot/Europe 1

D’autres s’étonnent de cette étrange situation. "Les gens sont en train de faire des courses dans les grands magasins, ils prennent des photos des soldats et c’est tout !", décrit un Italien. Un Français assure : "c’est calme". "Je n’ai pas vu beaucoup de militaires, c’est pratiquement les premiers que je croise. Pour l’instant, franchement, il n’y a pas de quoi s’affoler". 

18 coups d’Etat depuis 1932. Via les chaînes de télévision qu’elle contrôle, l’armée a diffusé des messages pour rassurer la population sur ses intentions, affirmant qu’il s’agit d’une façon de restaurer la paix et d’empêcher que des violences éclatent entre pro et anti-gouvernement. D’un côté, les "chemises jaunes", qui manifestent depuis des mois contre le gouvernement. De l’autre, les "chemises rouges", partisans de la Première ministre récemment destituée, Yingluck Shinawatra. 

Mais les Thaïlandais, eux, doutent que la prise en main par l’armée puisse résoudre cette crise politique. Et se demandent s’ils n’assistent pas à un énième coup d’Etat : ce serait le 19e dans le pays depuis 1932. 

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