Syrie: la France rappelle l'ambassadeur

L'ambassadeur Eric Chevallier a été rappelé pour "pour consultations"
L'ambassadeur Eric Chevallier a été rappelé pour "pour consultations" © DR
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avec agences , modifié à
Cette décision, "temporaire", intervient après des attaques contre les représentations françaises.

C'est sans doute un tournant dans les relations franco-syriennes. L'ambassadeur de France en Syrie, Eric Chevallier, a été rappelé à Paris, a annoncé mercredi à l'Assemblée nationale le chef de la diplomatie française, Alain Juppé. Cette décision intervient quatre jours après l'attaque du consulat honoraire de France à Lattaquié et la chancellerie détachée à Alep.

"Le régime s'entête, de nouvelles violences ont eu lieu en Syrie, ce qui m'a amené à fermer nos agences consulaires d'Alep (nord) et de Lattaquié (nord-ouest), nos instituts culturels et à rappeler notre ambassadeur à Paris", a déclaré le ministre, sans établir officiellement un lien de cause à effet entre ces évènements et le rappel du diplomate.

La décision française suit un rappel aux États-Unis de l'ambassadeur américain et ceux de plusieurs pays arabes, en application d'une demande de la Ligue arabe. Pendant cette absence "temporaire", l'ambassade de France sera dirigée par un chargé d'affaires.

Les ambassades prises pour cibles

Sur place, la situation est de plus en plus tendue pour les représentations étrangères. Après la mise à sac des ambassades d'Arabie saoudite, du Qatar et de Turquie samedi à Damas, celles du Maroc et des Émirats arabes unis ont à leur tour été pris pour cible mercredi.

Bien ce que ces attaques ont été fermement condamnées mardi par le Conseil de sécurité de l'ONU, le projet de résolution contre le régime du président Bachar el-Assad patine toujours. Alain Juppé a insisté devant les députés français mercredi sur le travail mené avec la Ligue arabe pour faire avancer les choses.

Après avoir avoir suspendu la Syrie samedi dernier, la Ligue arabe et la Turquie ont appelé à l'adoption de "mesures urgentes pour protéger les civils" de la répression du régime. Et de menacer le régime de Bachar el-Assad: la Syrie a trois jours pour stopper la répression, faute de quoi des "sanctions économiques" seront adoptées contre le régime de Damas, a déclaré mercredi le Premier ministre et chef de la diplomatie du Qatar Hamad ben Jassem à l'issue du Forum de coopération turco-arabe, qui s'est tenu à Rabat. La Ligue arabe s'est cependant une nouvelle fois déclarée opposée à "toute intervention étrangère en Syrie".