La Ligue arabe met au ban la Syrie

Malgré sa dernière démonstration de force, le 6 novembre à Raqqa, Bachar el-Assad est un peu plus isolé depuis que la Ligue arabe a haussé le ton.
Malgré sa dernière démonstration de force, le 6 novembre à Raqqa, Bachar el-Assad est un peu plus isolé depuis que la Ligue arabe a haussé le ton. © REUTERS
  • Copié
avec agences , modifié à
Malgré un plan de sortie de crise, la Syrie réprime toujours son peuple et a donc été exclue.

La volonté affichée début novembre par le régime syrien d’entamer le dialogue avec les manifestants n’a pas été suivi d’actes concrets et, pire encore, les violences continuent. La Ligue arabe a donc décidé de suspendre la Syrie et appelé au retrait des ambassadeurs arabes à Damas.

La Ligue arabe hausse le ton

La Ligue arabe a décidé de "suspendre la participation des délégations syriennes aux travaux" de l'organisation, a annoncé le chef de la diplomatie du Qatar, Hamad ben Jassem al-Thani, à l'issue d'une réunion au siège de l'institution au Caire.

Il a également appelé au retrait des ambassadeurs arabes à Damas, tout en précisant que la décision finale relevait de la souveraineté de chaque Etat membre. La Ligue prône également des "sanctions politiques et économiques" contre le régime de Bachar el-Assad s'il continue à ignorer le plan de sortie de crise.

Les promesses Bachar el-Assad sans suite

Damas avait dit accepter le 2 novembre un plan arabe qui prévoit la fin des violences, la libération des détenus, le retrait de l'armée des villes et la libre circulation des médias, avant l'ouverture d'un dialogue national.

Mais la répression a continué, faisant environ 3.500 morts, selon la dernière estimation des Nations unies. La Ligue arabe a donc décidé de passer des négociations aux menaces et envisage même d’appeler à l'aide les Nations unies pour protéger les droits des Syriens.

L’opposition syrienne adoubée progressivement

Par cette sanction, la Syrie semble de plus en plus à l’écoute des opposants syriens, qui se sont succédés au Caire ces derniers jours pour rencontrer Nabil al-Arabi, le secrétaire général de l'organisation panarabe. La suspension de l'adhésion de la Syrie à la Ligue arabe était en effet  l'une de leurs principales revendications.

L’organisation panarabe espère désormais structurer ce mouvement et a demandé à tous les courants de l'opposition à "se mettre d'accord sur un projet unique pour la gestion de la transition prochaine en Syrie".

La Syrie dénonce une suspension "illégale"

La Syrie n’a pas apprécié la nouvelle et dénoncé samedi une décision "illégale et contraire au traité" de l'organisation panarabe. Cette annonce "met fin à l'action arabe commune, et prouve que l'administration (de la Ligue) suit un programme édicté par les Américains et les Occidentaux", a fustigé l'ambassadeur syrien Youssef Ahmad.