Pourquoi Obama va gagner (si, si)

Barack Obama enchaîne les meetings dans l'Ohio jusqu'à lundi.
Barack Obama enchaîne les meetings dans l'Ohio jusqu'à lundi. © Reuters
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Charles Carrasco , modifié à
Voici cinq raisons, solides et argumentées, de parier sur une victoire du président sortant.

Europe1.fr n'a pas la nationalité américaine et ne pourra donc pas voter mardi. Mais alors que tout le monde prédit un scrutin serré, avec des candidats au coude-à-coude dans les sondages, nous avons décidé de rompre le suspense : Barack Obama sera réélu jusqu'en 2016. Si, si, c'est sûr. Arguments à l'appui, Europe1.fr vous explique pourquoi.

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• Parce qu'Obama est devant dans l'Ohio. La seule certitude est que jamais un candidat républicain n'a été élu à la présidentielle sans remporter cet Etat du Midwest américain. Mitt Romney a donc impérativement besoin des 18 délégués pour atteindre la majorité de 270 grands électeurs nécessaires et déballer ses cartons à la Maison-Blanche. A défaut, il devrait enlever quasiment tous les autres Etats-clés. Pas une mince affaire. D'autant que le sortant n'est pas si menacé qu'on le dit. Sur les neuf dernières enquêtes publiées sur l'Ohio, huit donnent une avance à Barack Obama, et la moyenne du site RealClearPolitics estime à 2,3 points l'écart des intentions de vote en faveur du dirigeant démocrate sortant. Selon un autre sondage Reuters-Ipsos, Obama est même crédité de quatre points d'avance : 48% des intentions de vote, contre 44% pour Romney.

Plus généralement, dans les états-clés, Barack Obama aurait même les coudées franches, selon Reuters-Ipsos. En Virginie, qui compte 13 grands électeurs, le président est en tête d'un point (47% contre 46%), tandis que dans le Colorado et en Floride, il devance de deux points, Mitt Romney (48% contre 46%).

>>> A lire : Ohio : ces électeurs qui feront l'élection

• Parce qu'Obama est le héros. Sandy, la fameuse "surprise d'octobre", a été le coup de pouce de cette fin de campagne en faveur du président sortant. Barack Obama a été très présent durant la catastrophe s'offrant même quelques "hugs" (câlins) avec les sinistrés. Globalement, il est apparu, aux yeux des Américains, comme le "super-héros".

"La tempête a clairement voté pour Obama. Sandy a donné l'occasion de montrer qu'il était non seulement un candidat mais un chef d'Etat sérieux, efficace et soucieux avec un gouvernement bien organisé", analyse Jonathan Mann, journaliste à CNN, interrogé par Europe 1. Alors qu'à l'inverse, "le parti républicain" est perçu comme celui "qui veut réduire les impôts et les budgets" qui ont permis aux gens de s'en sortir pendant la catastrophe. Le gouverneur républicain du New Jersey, Chris Christie a même loué l'action du président après le passage de la tempête. Des déclarations qui n'ont pas plu au sein de la "team Romney".

 

>>> A lire : Sandy, la "surprise d’octobre"

• Parce que Wall Street a des doutes sur Romney. En 2012, il n'y pas eu de révolution. La finance continue de préférer les républicains, en l’occurrence, Mitt Romney, comme en témoignent ses principaux contributeurs : cinq banques dont Goldman Sachs ou bien Bank of America. Mais depuis quelques semaines, cette alliance indéfectible connaît quelques fissures. L'illustration la plus forte est le ralliement de Michael Bloomberg, la dixième fortune américaine et propriétaire d'un important groupe de médias. D'autres prestigieux banquiers comme Jamie Dimon (JP Morgan Chase) et Lloyd Blankfein (Goldman Sachs), encore minoritaires, plaident pour une augmentation des impôts pour les plus riches. Un point de plus en faveur d'Obama.

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Comme l'explique le journal Le Monde, une partie des milieux d'affaires aux Etats-Unis ont tourné le dos à l'idée que le "blocage politique", orchestré par les républicains lors de la deuxième partie du mandat d'Obama, est un avantage sur les marchés. Récemment, la plupart des grands quotidiens économiques ont d'ailleurs appelé à voter pour Obama. C'est le cas The Economist qui dit choisir le "diable qu'on connait" ou bien encore le Financial Times  pour qui Obama est le "meilleur choix".

>>> A lire : Économie : quel bilan pour Obama ?

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• Parce que Romney est un "serial-gaffeur". Mitt Romney a cumulé les bourdes grossières dans cette campagne. Après avoir déploré que les hublots d'un avion ne s'ouvrent pas en cas d'incendie, le candidat républicain se met à dos une partie de l'électorat en affirmant que 47% des Américains, les partisans d'Obama, sont des "assistés". Nouvelle approximation de langage lors du deuxième débat télévisé lorsqu'il remplace "les classeurs pleins de CV de femmes" aux "classeurs pleins de femmes". Une expression qui a plu aux internautes et à la gent féminine, qui soutient davantage le candidat démocrate. 

Sans compter les multiples erreurs sur la géopolitique. Par six fois lors de la primaire républicaine puis de la campagne, il a rappelé que "la Syrie est le seul allié de l'Iran dans le monde arabe", grâce à leur "accès à la mer". Sauf que l'Iran a un accès direct aux eaux internationales sur la côté sud mais n'a pas de frontière commune avec la Syrie.

>>> A lire : Obama, Romney et les "baïonnettes"

Et enfin parce que Nate Silver le pronostique. Le nouveau "gourou" s'appelle Nate Silver, 34 ans. Il est le concepteur d'un logiciel dédié aux statistiques liées au baseball et au poker. Mais il est devenu aujourd'hui un homme écouté dans les cercles politiques. Son fait d'armes : en 2008, ses prédictions s'avèrent exactes dans 49 Etats ainsi que sur les résultats des 35 élections sénatoriales. Sur son blog, le Five ThirtyEight, pas de doute : Barack Obama sera élu dans un fauteuil. Selon Nate Silver, il a 79% de chances d'être reconduit avec un collège électoral de 300 grands électeurs et 50,5% des votes populaires. 

Il est invité d'un talk au New York Times :

Mais il n'est pas le seul à prédire une victoire démocrate. Le site de paris sportifs BetFair donne une probabilité de réélection de 67,8 % pour Barack Obama. Quant au site de Intrade, il lui donne 61,7 % de chances d'être reconduit.