Politkovskaïa : un ex-policier inculpé

Il a créé un groupe criminel et recruté six personnes.
Il a créé un groupe criminel et recruté six personnes. © MAXPPP
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Charles Carrasco avec AFP
Originaire de Tchétchénie, l’homme aurait reçu l’ordre de tuer la journaliste d’opposition.

Le commanditaire est toujours inconnu mais l’enquête progresse. Dmitri Pavlioutchenkov, un ex-officier de la police de Moscou a été officiellement inculpé lundi pour avoir participé à l'assassinat, le 7 août 2006, de la journaliste d'opposition Anna Politkovskaïa, connue pour ses révélations sur la guerre en Tchétchénie et son opposition au régime de Vladimir Poutine.

Selon un communiqué du comité d'enquête, Lom-Ali Gaïtoukaïev, un homme originaire de Tchétchénie, actuellement en prison, a reçu "en 2006 l'ordre de tuer la journaliste de la part d'une personne dont l'identité n'a pas été établie par l'enquête".

Il s’est procuré les armes

A cette fin, il a créé un groupe criminel et recruté six personnes, dont Dmitri Pavlioutchenkov, qui s'est occupé "entre juillet et septembre 2006 d'établir le lieu de résidence de la victime, ses déplacements, et en a informé les autres membres du groupe", indique le communiqué, sans préciser les identités des autres personnes impliquées. Dmitri  Pavlioutchenkov s'est également procuré les armes et munitions qui ont servi au crime, précise cette même source.

Ce lieutenant-colonel à la retraite avait été interpellé en août 2011, et remis en liberté surveillée et assigné à résidence en mai 2012 pour raisons de santé.

L’enquête a été rouverte

Politkovskaïa 930-620

© REUTERS

Auparavant, les enquêteurs avaient indiqué que le tireur présumé, Roustam Makhmoudov, avait été arrêté en mai 2011 en Tchétchénie. Ses frères, Ibraguim et Djabraïl, sont également accusés de complicité dans le meurtre. Ils avaient été acquittés lors d'un procès en 2009 mais en 2010, la Cour suprême russe a renvoyé l'affaire au parquet et l'enquête a été rouverte avec les mêmes suspects.

L’assassinat de la journaliste d’opposition du Novaïa Gazeta avait suscité de vives critiques en Occident et mis en exergue les risques auxquels s'exposent les journalistes qui défient les autorités en Russie.