Partis en bateau, ils reviennent en avion

Le navire Dignité-Al Karama en route pour le port militaire d'Ashdod, peu après son arraisonnement par la marine israélienne.
Le navire Dignité-Al Karama en route pour le port militaire d'Ashdod, peu après son arraisonnement par la marine israélienne. © REUTERS
  • Copié
avec agences , modifié à
Trois des personnes qui étaient à bord du bateau arraisonné sont arrivés à Paris mercredi.

Embarqués au sein de la flottille, ils espéraient atteindre la bande de Gaza et médiatiser le blocus qui frappe ce territoire palestinien depuis 2007. Mais c’est dans des aéroports français, suédois, canadien et grec que les médias les attendent mercredi midi, après leur "expulsion" consentie d’Israël.

Trois d'entre eux - un ancien député français et deux journalistes de la chaîne arabe Al-Jazira - sont arrivés mercredi à l'aéroport parisien de Roissy Charles-de-Gaulle vers 13 heures et neuf autres sont attendus dans la soirée. Quatre de ces passagers ne sont pas Français et doivent ensuite repartir vers leur pays d'origine, la Grève, le Canada ou la Suède. "On nous a reproché de vouloir pénétrer en Israël or s'il y a bien une chose qu'on ne voulait pas faire c'est aller en Israël", a déclaré à son arrivé l'ancien député communiste Jean-Claude Lefort.

Seul navire à avoir approché Gaza

A bord du navire français Dignité-Al Karama, seize militants avaient réussi lundi à déjouer la vigilance des forces de sécurité grecques. Alors que le reste de la flottille était surveillé avec la plus grande attention, le navire avait pris la direction de l'Egypte, avant de bifurquer au dernier moment vers Gaza.

Mais Israël ne veut plus voir se répéter les violents arraisonnements de 2010, au cours duquel neuf passagers d'un ferry turc avaient trouvé la mort. Cette fois-ci, toute sa marine avait donc été mobilisée et avait rapidement intercepté le navire français dans les eaux internationales.

Renvoyés dans leurs pays sous 72 heures

Le navire comptait au moins seize passagers : 11 Français, des Canadiens, des Suédois, des Grecs ainsi que deux correspondants de la télévision Al-Jazira et la journaliste renommée du quotidien israélien Haaretz, Amira Hass, relâchée dès mardi.

Ils "ont été entendus par nos services et ont, de leur plein gré, accepté de signer un document indiquant qu'ils étaient prêts à partir dans les 72 heures", a précisé la porte-parole de la marine israélienne, Sabine Hadad. "Ils doivent en principe prendre place à bord de vols en partance mercredi pour Athènes, Paris, Toronto et Stockholm".

Israël impose un blocus à Gaza depuis la capture d'un de ses soldats en juin 2006, le franco-israélien Gilad Shalit, blocus renforcé après la prise de contrôle du territoire par le Hamas un an plus tard. Il a été allégé en 2010, essentiellement pour les produits de consommation courante.