Otages en Syrie : les parents de Didier François "ont confiance"

© Photo Didier François : Julien Cauvin /Europe 1. Photo Edouard Elias : Chris Huby/Haytham Pictures
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Thomas Sotto et Charles Carrasco , modifié à
INTERVIEW - Joëlle et Roger François attendent depuis sept mois le retour de leur fils, journaliste à Europe 1.

L'INFO. Cela fait exactement sept mois que les deux journalistes d'Europe 1, Didier François, grand reporter, et Edouard Elias, photographe, sont retenus en Syrie alors qu'ils partaient dans ce pays en guerre pour effectuer un reportage. Pour les parents de Didier François, l'attente est interminable. "Nous n’avons aucune nouvelle directe depuis le 6 juin. C’est difficile : cette inaction, le fait de ne rien savoir… On se méfie de notre imagination, on essaie de ne pas avoir trop d’image", confie lundi, Joëlle, la mère de Didier François. La dernière preuve de vie qu'ils ont reçue date du mois d'octobre.

"On hiberne un peu". Les proches des otages retenus en Syrie tentent de se serrer les coudes dans ces moments difficiles. "Nous nous parlons, avec le grand-père d’Edouard [Elias]. On se téléphone, on se voit. On a moins de contacts directs avec les familles de Nicolas Hénin et Pierre Torres [deux autres journalistes français retenus en Syrie depuis le 22 juin, NDLR] ", affirme Joëlle François qui précise ne pas savoir par qui les deux journalistes sont détenus, ni s'ils sont ensemble. Les parents de Didier François doivent donc faire preuve de courage dans cette épreuve. "On ne vit plus ! On hiberne un peu, on se met en retrait, on essaie de tenir. Il faut être en bonne santé, morale, physique, pour quand il rentrera. Lui fait sûrement preuve de courage, nous devons faire la même chose. On y pense énormément", confie Joëlle François sur l'antenne d'Europe 1.

"La seule chose à faire, c’est avoir confiance"par Europe1fr

"C’est au-delà de la fierté pour moi !". Les parents de Didier se souviennent qu'au mois de juin dernier, le journaliste "n'est pas parti rassuré". "Il pensait que ça devenait difficile", se rappelle Roger François. Mais ses parents ne sont "jamais intervenus dans ses décisions". "Depuis le temps qu’il fait ce métier, qu’il va dans des endroits dangereux… On ne cherche pas à le mettre dans une situation de fragilité. Une fois qu’il est parti, qu’il l’a décidé, c’est son travail, il le fait, on n’intervient pas", assure Roger François qui se dit "fier de lui".

"C’est au-delà de la fierté pour moi !", renchérit Joëlle François. "Mais il le sait : ce sont des choses qu’on ne se dit pas. C’est aussi pour ça que je veux résister : je veux qu’il soit fier de moi quand il rentrera. Qu’on ne lui dise pas que je me suis effondrée", affirme la mère de Didier.

"On est avec lui !". Les parents ont adressé un message aux ravisseurs sur l'antenne d'Europe 1 : "Je voudrais qu’ils le respectent, c’est tout", réclame sa mère. Son père a également voulu laisser un message à son fils : "je lui dirais qu’on est avec lui, qu’on lui fait confiance. Qu’on leur souhaite de tenir, ils le feront, on le sait. Ils sont assez formés à ça pour ne pas se laisser aller au désespoir… Ça peut arriver mais a priori on leur fait confiance sans y mettre de marge quelconque. Et puis il faut dire aussi qu’Europe 1 est très présente avec nous, à tous les étages", conclut Roger François.

>>> Une soirée de soutien aux journalistes otages est organisée lundi soir à Radio France.

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