Obama juge le défi économique "surmontable"

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avec agences , modifié à
Après la dégradation de la note américaine, Barack Obama s'est voulu rassurant.

Barack Obama est sorti de son silence lundi. Trois jours après la dégradation de la note souveraine des Etats-Unis par l'agence Standard & Poor's et alors que les marchés financiers ont tremblé toute la journée, le président américain s'est voulu rassurant et combatif dans une courte déclaration en fin de journée.

"Quoi que disent certaines agences de notation, notre pays a toujours mérité et méritera toujours la note 'AAA'", a lancé Barack Obama lors d'une allocution à la Maison Blanche.

Les problèmes économiques "peuvent être résolus" mais il faut une volonté politique, a déclaré le président américain. Barack Obama a ainsi estimé que le blocage politique au Congrès était responsable de la dégradation de la note de crédit des Etats-Unis. Il a dit espérer que la décision de Standard & Poor's de faire passer la note attachée à la dette souveraine de "AAA" à "AA+" allait rappeler aux élus l'urgence qu'il y avait à régler le problème des déficits. Le déficit faramineux du pays devrait atteindre 1.600 milliards de dollars pour l'année 2011 mais démocrates et républicains peinent à s'unir pour trouver une solution équilibrée.

Des recommandations "dans les prochaines semaines"

Le président américain a annoncé qu'il ferait ses propres recommandations "dans les prochaines semaines" pour réduire les déficits fédéraux. Selon lui, la solution au problème du déficit est d'allier des augmentations d'impôts pour les Américains les plus riches et des coupes budgétaires mesurées dans des programmes fédéraux comme la couverture santé pour les personnes âgées."Procéder à ces réformes ne nécessite pas des décisions radicales. Cela nécessite du bon sens et du compromis", a-t-il déclaré.

La tâche s'annonce compliquée : quelques minutes après l'allocuation du président, le chef de la minorité républicaine au Sénat Mitch McConnell a déclaré qu'il n'était pas d'accord avec l'appel de Barack Obama à des "augmentations d'impôts sur les familles américaines et les créateurs d'emplois". Barack Obama n'était déjà pas parvenu à imposer cette formule lors des négociations compliquées sur le relèvement du plafond de la dette, qui avaient finalement abouti in extremis à un accord la semaine dernière.

Reste, en outre, à savoir si cette déclaration politique sera suffisante pour ramener le calme sur les marchés. Wall Street, en tout cas, ne semble pas avoir répondu positivement : les indices ont encore accéléré leur repli au moment de l'intervention du président américain Barack Obama.