Nucléaire iranien : Obama appelle à "ne pas saper" l'accord

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Alcyone Wemaere, avec AFP , modifié à
L’INQUIÉTUDE - Le 2 avril, après des mois de négociations, Téhéran et le groupe 5+1 ont agréé à Lausanne les grandes lignes d'un accord mais sa signature n'est en rien garanti.

Le bouclage laborieux et incertain de l'accord sur le nucléaire iranien préoccupe Barack Obama. Samedi, en marge du Sommet des Amériques au Panama, le président américain a exhorté les adversaires d'un accord final à "ne pas le saper".

Obama inquiet. "Ce qui me préoccupe c'est de m'assurer que l'on ne condamne pas à l'avance ou que ceux qui sont opposés à un quelconque accord tentent de faire usage d'arguments de procédure pour saper la possibilité d'un accord", a déclaré Barack Obama samedi.

Un message à Khamenei et Rouhani ? Jeudi, le guide suprême iranien, l'ayatollah Khamenei, qui a le dernier mot sur les dossiers stratégiques dont le nucléaire, a estimé que le texte convenu avec les grandes puissances le 2 avril "ne garantit ni l'accord en lui-même, ni son contenu, ni même que les négociations iront jusqu'au bout". Par ailleurs, le président iranien Hassan Rouhani a déclaré que son pays ne signerait pas un accord final à moins que "toutes les sanctions économiques soient totalement levées le même jour". Vendredi, la Maison Blanche a répété que l'allègement des sanctions serait un processus graduel rappelant que l'Iran avait réagi de façon similaire à la suite de la signature d'un plan d'action conjoint en 2013. "Nous avons connu cela avant. Les Iraniens voudront mettre en exergue certaines exigences, pour leur opinion publique. Ils ont leurs propres radicaux qui sont sceptiques sur cet accord", a indiqué un porte-parole.

... et à  Netanyahu ? Israël est un des plus farouches détracteurs de l'accord cadre conclu à Lausanne. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a d'ailleurs renouvelé dimanche ses critiques en qualifiant l'Iran "d'Etat terroriste le plus dangereux au monde". Le Premier ministre israélien a également "exigé" que Téhéran reconnaisse "sans ambiguïté le droit à l'existence d'Israël" dans tout accord définitif. Le président américain Barack Obama a rejeté cette demande, en affirmant qu'elle constituerait une "erreur de jugement fondamentale".

12 ans de crise diplomatique. Le 2 avril, après des mois de négociations, Téhéran et le groupe 5+1 (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne) sont tombés d'accord à Lausanne en Suisse sur les grandes lignes d'un accord pour imposer des contrôles plus stricts sur le programme nucléaire de Téhéran, dont les puissances occidentales affirment qu'il vise à fournir une bombe atomique à la République islamique. Cette dernière, qui a toujours démenti cet objectif, demande en échange d'un accord la levée des sanctions économiques internationales. Cependant l'accord du 2 avril ne concernait que les "paramètres clés" d'un accord global. Les négociateurs se sont donné jusqu'à fin juin pour tenter de régler les détails techniques et juridiques complexes en vue de trouver un accord définitif qui mettrait fin à 12 ans de crise diplomatique internationale sur ce programme nucléaire iranien.

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