Leur job : ils lancent des fusées dans l’espace

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Maud Descamps, envoyée spéciale à Kourou, en Guyane , modifié à
PORTRAITS - Europe1.fr a rencontré ceux et celles qui ont rendu possible l’envoi du satellite Gaia à 1,5 million de kilomètres de la Terre.

Quel lien y a-t-il entre le lancement d’une fusée et des œufs d'oiseaux ? Pour envoyer une fusée dans l’espace, il ne faut pas que des ingénieurs. Les métiers au centre spatial guyanais sont très divers et parfois surprenants.

>> L’envoyée spéciale d’Europe1.fr a rencontré les différents acteurs du lancement de la fusée Soyouz qui a décollé de Kourou, à Kourou, en Guyane, le 19 décembre dernier avec à son bord le satellite scientifique Gaia.

colonel

Nom : Lieutenant-colonel Bouffard
 Fonction : chef du bureau opération instruction
 Age : 40 ans
 Sa mission : sécuriser le centre spatial guyanais (CSG).

A bord d’un véhicule blindé ou en pirogue, le lieutenant-colonel Bouffard et son 3ème régiment étranger d’infanterie quadrillent les 700 kilomètres carrés du centre spatial guyanais pour s’assurer qu’aucun intrus n’est entré sur la zone.

Le jour du lancement de la fusée Soyouz, ces militaires en charge de la "sauvegarde sol", c’est-à-dire de la sécurité au sol, doivent indiquer que tout est au "vert" pour que la fusée puisse être autorisée à décoller. Si une présence non voulue était repérée sur la zone au moment décollage, alors, le lancement de la fusée serait reporté.

aimee

Nom : Aimée Cippe
 Age : 39 ans
 Sa mission : directrice des opérations (DDO)

Le 19 décembre, Aimée Cippe, habituée à faire décoller des fusées Ariane 5, a lancé sa première fusée Soyouz. S’il fallait faire une comparaison avec le milieu de l’aviation, la mission d’Aimée Cippe serait celle de la tour de contrôle d’un aéroport : c’est elle qui donne l’autorisation aux équipes du centre de lancement de faire décoller l’engin.

Cette Guyanaise est la première femme à accéder à la fonction de directeur des opérations à Kourou.

Cartier-et-Kapitanov

 Nom : Patrick Cartier (à droite sur la photo)
 Fonction : responsable de l’autorité technique pour les lancements de Soyouz
 Age : 44 ans
 Sa mission : s’assurer que le lanceur est prêt pour le décollage.

En chronologie finale, c’est-à-dire dans la dernière ligne droite avant le décollage de la fusée, Patrick Cartier et son homologue russe Valéry Kapitonov (à gauche sur la photo), s’assurent que la fusée est prête pour le décollage et qu’aucune anomalie ne viendra perturber le lancement.

Pour chaque lancement d’une fusée Soyouz sur le site de Kourou, les équipes françaises travaillent en étroite collaboration avec les équipes russes réunies dans le centre de lancement, sorte de bunker situé à seulement 900 mètres du pas de tir de la fusée.

 

regis-sauvegarde

Nom : Régis Bertrand
 Fonction : Ingénieur sauvegarde vol
 Age : 38 ans
 Sa mission : suivre la trajectoire la fusée et la détruire si elle sort de son couloir de vol.
 
 Lorsque la fusée décolle, Régis Bertrand se trouve dans un bunker hautement sécurisé. Avec l’un de ses collègues, cet ingénieur sauvegarde vol, en charge de la sécurité lors du vol de la fusée, surveille au plus près la trajectoire de celle-ci.

Si elle ne respecte pas son couloir de vol, alors Régis Bertrand appuie sur le bouton de la télécommande qu’il a entre les mains et fait exploser la fusée. Un système explosif est installé à bord de chaque lanceur afin de pouvoir le détruire avant qu’il ne retombe sur une zone habitée, par exemple.
 
 

Sabrina-chimiste

Nom : Sabrina Janluis
 Fonction : ingénieur environnement 
 Age : 31 ans
 Sa mission : effectuer des prélèvements sur la faune et la flore pour mesurer l’impact environnemental du décollage de la fusée.

Avant et après chaque lancement, Sabrina Janluis effectue des prélèvements sur la base de Kourou et dans la forêt équatoriale autour du site. L’objectif est de surveiller l’impact de l’activité industrielle du centre spatial guyanais sur l’environnement : dans la terre, dans l’eau mais aussi sur les animaux.  

La jeune femme a donc mis en place des nichoirs un peu partout sur la base spatiale, mais aussi dans la ville de Kourou et de Sinnamary, situées à côté du centre spatial. Régulièrement elle relève l’épaisseur des coquilles des œufs pondus par les oiseaux afin de mesurer un impact éventuel des lancements sur la faune locale.

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